Environ cinq mois après son départ du gouvernement, l’ancien ministre de la Sécurité, Me Abdoul Kabèlè Camara, comme c’est plutôt tendance, prend la tête du Rassemblement guinéen pour le développement (RGD). Son baptême de feu comme nouveau leader politique a eu lieu ce mercredi 17 octobre 2018, dans un réceptif hôtelier de Conakry. Et de son discours de circonstance, on peut retenir le diagnostic plutôt classique des problèmes du pays. Se prévalant d’acquis qu’il aurait engrangés notamment du temps om il était aux Affaires étrangères, il met en avant sa « probité morale ».
Bréf, voici le résumé de sa déclaration !
« Il est grand temps pour nous Guinéens de rompre définitivement avec le cycle infernal de la mal gouvernance, des crises institutionnelles quasi permanentes qui mettent en péril la jeune démocratie de notre pays », tel est le message phare qu’on peut retenir de la déclaration de circonstance du nouveau président du RGD. L’ex-membre du barreau guinéen pense également qu’il faut réconcilier la Guinée avec elle-même, en luttant notamment contre « les frustrations exercées sur les jeunes qui seront porteurs d’un nouveau type de Guinéen ». De manière plus globale, il préconise qu’on rompt avec « le communautarisme et renouer avec le travail en mettant l’accent sur la rigueur, la justice et la solidarité. C’est à ce prix que chaque Guinéen pourra s’écrier « Mon pays, ma fierté ! ».
Revendiquant une expérience d’une décennie « responsabilité dans des différentes positions », il dit à avoir réussi« certaines actions jugées à priori irréalisables ». Et l’ancien ministre d’énumérer : la relance de l’initiative diplomatique de la Guinée après des années d’éclipse, la systématisation de la formation du corps diplomatique et consulaire guinéen, la professionnalisation de la représentation internationale de la Guinée, etc.
Puis, la main sur le palpitant, Me Abdoul Kabélè Camara de jurer : « Jamais nous n’avons été associé ni de près ni de loin à une entreprise de détournement de biens publics. A aucun moment, au cours de cette période, nous n’avons été mêlés à des affaires pouvant mettre en cause notre probité ou notre sens du service public. Tout au long de ces années de responsabilité, nous avons toujours mis en avant l’intérêt général. Même si parfois, nous n’étions pas toujours compris».
Comme c’est également à la mode de la part des nouveaux venus en politique, le président du RGD est resté évasif sur son positionnement. Entre l’opposition et le pouvoir, il est sur une troisième voie qui n’a jamais réussi à s’affirmer.
Propos recueillis par Balla Yombouno