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Pour sa deuxième rencontre, le comité de pilotage en charge de réfléchir sur les conditions matérielles de l’organisation du procès des massacres du 28 septembre 2009, a réussi ce vendredi à trouver le lieu où se tiendrait le jugement. Il s’agira du cinéma liberté dont la salle principale sera aménagée pour accueillir le procès. Présidée par le ministre de la Justice, la rencontre s’est aussi davantage penchée sur le budget prévisionnel. Ce dernier se chiffre à 78 milliards GNF.  

Dès l’entame de la réunion, Cheick Sako a décliné avec précision l’ordre du jour : «  La réunion de ce matin va essentiellement porter sur deux points. Le premier point, il s’agira de choisir définitivement la ville et le lieu où  le procès aura lieu. Vous comprendrez que la ville ne fait plus de doute, mais il y a beaucoup d’options au niveau du lieu… nous espérons sortir de cette réunion d’aujourd’hui en ayant un lieu qui fasse l’unanimité des membres du comité. Le deuxième point important va être la question du budget ». Et à l’arrivée, le même ministre de la Justice a rendu le verdict relatif au site devant accueillir le procès. « Le procès aura lieu à Conakry. A quel lieu précisément ? On a exclu la cour d’appel parce qu’on ne peut pas mobiliser la cour d’appel entre 3 et 6 mois. Il faut que les procès classiques et quotidiens puissent se dérouler normalement. Les citoyens ont besoin de justice. (…) On a eu plusieurs possibilités. Certains ont parlé du palais des Nations. Ça a été exclu tout de suite. Et puis, il y a eu une option sur le cinéma liberté. Donc, c’est l’option qui a été choisie, qui a été arrête. La grande salle de cinéma va être transformée en salle d’audience, donc, elle va être aménagée ».

Pour ce qui est du budget, sans les citer, le ministre de la Justice a furtivement évoqué les critiques formulées par les avocats de Toumba Diakité lors de leur dernière sortie médiatique. Me Paul Yomba Kourouma notamment, estimant que le budget en question était démesuré, y avait vu un facteur de blocage du procès. Eh bien, Cheick Sako répond :« Malheureusement, dans la cité, beaucoup d’informations et de contre informations circulent.  Mais je leur demanderais de se renseigner sur le coût du procès de Monsieur Hissène Habré Dakar et d’autres procès de la même nature sur le continent africain »

En tout état de cause, sur l’ensemble de la procédure, Cheick Sako se veut rassurant quant au scepticisme de la part de quelques observateurs :

Je voudrais qu’à compter de cette réunion, ce soit clair dans la tête de tout le monde que la Guinée ne fera pas l’économie de ce procès.  Il faut que ce soit clair dans la tête de tout le monde ! On n’est certes pas en mesure de vous donner la date aujourd’hui, mais je vous dis qu’avec le travail du comité de pilotage, la date va s’imposer toute seule…. Que chacun garde son calme, un procès  pour des crimes de cette nature, ce n’est pas de la danse du ventre. Donc, on ira pas à pas, avec notre rythme pour que justement tout se passe bien au niveau du respect de la procédure, le respect de droit de toutes les parties en commençant par les victimes.

Balla Yombouno