Au Sénégal, le rapport de Human Rights Watch publié le jeudi 18 octobre, qui dénonce la domination des professeurs sur les collégiennes fait réagir les autorités. Après avoir enquêté et interrogé 160 jeunes filles, l’organisation de défense des droits humains estime que les violences, notamment sexuelles et les abus des professeurs sur leurs élèves sont généralisés. Dans un communiqué, le ministère de l’Education nationale dénonce la qualité de cette enquête qui ne repose, selon les autorités, sur aucune base scientifique.
Pour le gouvernement, il n’y a rien à garder dans le rapport de Human Rights Watch (HRW) car la démarche n’est pas scientifique et ses conclusions sont donc erronées, estime Marie Siby Faye, la porte-parole du ministère de l’Education : « Pour nous, ce rapport est faux dans la mesure où le ciblage n’est pas bon. On ne sait pas sur quelle base ces lycées et collèges ont été choisis, sur quelle base ces filles ont été choisies. En tout cas, nous ne considérons pas ce rapport comme un rapport objectif, scientifiquement mené pour des résultats qui peuvent servir au système éducatif sénégalais ».
Des enquêtes seront menées
Dans son communiqué, le ministère de l’Education ne donne aucune indication sur le sort des 160 jeunes filles qui affirment avoir subi des violences sexuelles dans leur collège. Marie Siby Faye indique que des enquêtes seront menées : « Je ne dis pas que ce qu’elles racontent est faux, mais je dis qu’on ne peut pas se baser sur 168 filles pour dire, « voici la situation au Sénégal » ».
Colère des syndicats des professeurs
« Ce que nous voulons, poursuit Marie Siby Faye, c’est la vérité des faits. Nous ne pouvons pas accepter qu’une catégorie des acteurs de l’Education soient stigmatisés ». Ce rapport de Human Rights Watch provoque aussi la colère des syndicats des professeurs qui réfléchissent au dépôt d’une plainte.
Chronologie et chiffres clés
Source: RFI