Suite du procès devant la Cour pénale internationale, de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé. L’ex-président ivoirien et l’ancien leader du Congrès des jeunes patriotes sont poursuivis pour crimes contre l’humanité commis pendant la crise postélectorale de 2010-2011. Depuis la semaine dernière, la défense tente de convaincre les juges d’acquitter les deux responsables politiques. Ce matin encore, les avocats de Charles Blé Goudé se sont intéressés à un aspect : ses discours.
C’est un aspect important du dossier de l’accusation. Le procureur soutient que les discours prononcés par Charles Blé Goudé pendant la crise ont attisé les violences. Selon Eric MacDonald, ces allocutions, même implicites, avaient un effet et incitaient à la violence, vu le contexte de tensions.
Tout l’enjeu pour les avocats de Charles Blé Goudé, c’est de démonter cet argument. Et c’est sur le ton de l’absurde qu’ils abordent cette question. « Comment peser la force des messages de Blé Goudé ? Comment interpréter ces messages ? », s’interroge pêle-mêle Me Alexander Knoops. L’avocat dénonce, avec ironie, un « exercice arbitraire ». Selon la défense, le procureur n’a pas pu présenter de témoin, qui affirment avoir commis des violences après avoir écouté de présumés « mots d’ordre » prononcés par Charles Blé Goudé.
Charles Blé Goudé écoute avec attention cet argumentaire. Il rejette cette image de milicien que lui attribue le procureur. A travers cette audience, il espère que ses avocats convaincront les trois juges que ses messages étaient des appels à la non-violence.