L’extradition à La Haye de l’ancien chef rebelle centrafricain Alfred Yekatom Rombhot a eu lieu ce week-end contre l’avis de ses avocats qui tenaient une conférence de presse ce mardi matin. Ce lundi, le procureur général expliquait l’intérêt de voir l’ancien chef anti-balaka jugé par la Cour pénale internationale, et ce notamment parce que tous les moyens pour cela ne sont pas réunis à Bangui. La défense n’est pas de cet avis.

Les avocats de Yekatom Rombhot ont décidé de sortir de leur silence. Maître Tiangaye estime que les droits de la défense n’ont pas été respectés lors de la procédure de transfèrement : « N’eut été notre vigilance, je pense que l’on n’aurait même pas été informé de cette procédure d’extradition. On a eu comme l’impression qui avait un modus operandi qui consistait à mettre à l’écart les avocats de la défense qui ont été régulièrement constitués par monsieur Alfred Yekatom. Tout au long de cette procédure, nous n’avions même pas été informés. On avait décidé de l’embarquer sans qu’il puisse s’entretenir avec son avocat. Est-ce que vous trouvez que c’est normal dans un Etat de droit ? Ce n’est pas normal ».

L’autre avocat de l’ancien chef rebelle centrafricain, maître Ndjapou, est en colère : « Moi, je ne parle pas d’extradition. Moi, je parle d’un enlèvement d’un kidnapping. C’est même à la Rambo ».

Ce dernier ne comprend pas pourquoi Rombhot n’est pas jugé sur le territoire : « Nous avons les magistrats compétents qui peuvent faire le travail que les juges de la Cour pénale internationale sont en train de faire. Pourquoi ne pas mettre ces moyens colossaux à la disposition des juges centrafricains, magistrats centrafricains qui je sais qui sont compétents de mener les enquêtes ? Il ne faudrait pas qu’on se minimise, qu’on fasse un complexe d’infériorité vis-à-vis des magistrats de la Cour pénale internationale ».

Un journaliste questionne la capacité de nuisance persistante de l’ancien chef rebelle sur le territoire. Son avocat se veut rassurant. Rombhot aurait « donné des consignes précises » à ses hommes avant de partir pour qu’ils restent calmes.

RFI