A la barre ce matin au tribunal de première instance de Dixinn, on pouvait bien se croire dans une compétition d’argumentation entre le ministère public et les avocats de la défense dans cette affaire de vol à main armée, assassinat, détention, vente et consommation du chanvre indien et de détention illégale d’armes de guerre.
Pendant plus de trois heures, le débat contradictoirement mené a été tout autre vu les plaidoiries des avocats et la réquisition du parquet. Commençant toujours par lui, le parquet après observation et argumentation vis à vis des infractions commises ici à Conakry mais aussi à l’intérieur du pays, demande le tribunal de retenir les accusés à savoir Mamadou Djouma Diallo, Ibrahima Ly, Momo Camara alias kabangni dans le lien de la culpabilité pour une période de 15 ans et Kadiatou Bah pour 10 ans de prison ferme. Une réquisition mal perçue dans le rang de la défense qui exige comme ce fut le cas lors de l’interrogatoire des accusés, que le parquet présente le certificat médico-légal attestant le cas de mort mais aussi exhiber devant le tribunal les armes( PMAK) qui ont servi de cadre pour perpétrer ces 25 attaques dont il parle toujours le procureur pour assoir ses arguments. «En aucun moment on nous a présenté ces armes, on parle de PMAK mais ces armes sont détenues par qui? Déjà la réquisition du parquet n’est fondée sur aucune preuve et aucun élément de Droit et pourtant on ne peut pas juger, encore moins condamner quelqu’un sans preuve. On est là en matière criminelle.»
Dans une acception plus large, la défense regrette le non-respect de la durée de la détention préventive infligée à ses clients car à l’entendre, cela ne doit point excéder 18 mois alors qu’Ibrahima Ly et ses coaccusés croupissent en prison depuis 2012. Ce qui l’amène d’ailleurs à demander au tribunal de renvoyer le ministère public à mieux se pourvoir et ordonne à ce qu’on déclare les remis en cause non coupables des faits poursuivis. Le délibéré sera donc entendu le 18 décembre prochain pour savoir si les accusés seront retenus coupables ou s’ils seront renvoyés des fins de la poursuite.
À faire à suivre..