L’Etat guinéen est-il devenu un univers hostile à la bonne gouvernance, au civisme, au respect de la personne humaine?
La crise de la gouvernance en Guinée est surdéterminée par son caractère politique. Mais ceci ne doit pas occulter le caractère irresponsable et immature des acteurs animant la vie sociopolitique nationale.
Depuis des décennies, une structuration confuse du jeu politique national fait légion dans notre pays, une configuration qui rime avec le mépris, la désolation, le zèle, la prédominance des futilités, la déliquescence de l’Etat, l’émergence de piètres et véreux politiques….
Au pouvoir public, à quoi sert le sert pouvoir public, la puissance publique?
A Monsieur le Président de la République, à quoi sert la fonction présidentielle ?
Aux partis politiques, qu’est-ce que l’opposition ? Quelles sont la doctrine et l’idéologie de vos partis ?
Nous avions acceptés d’être indépendants en dépit de toutes les pressions et obstacles, alors assumons cette indépendance dans la construction nationale, le développement économique, politique, social, bien entendu dans une République démocratique.
Qui dit République démocratique, appelle à un sens élevé de responsabilité, au respect des règles et lois devant régir le fonctionnement de cette République.
En tant que manifestation historique, l’Etat est postérieur au pouvoir. Détenteur du pouvoir institutionnalisé, l’Etat exerce son pouvoir au milieu d’importantes communautés humaines. Le pouvoir d’Etat trouve son fondement dans les institutions et les textes juridiques qui précisent son fonctionnement et garantissent sa pérennité.
Qu’alors fait le peuple de Guinée pour mériter ce spectacle aussi honteux et irresponsable du samedi 15 décembre 2019 pour l’installation de l’exécutif communal de Matoto ? Une élection faite le 4 février de la même année, il faut attendre des mois pour concrétiser les fameuses voix obtenues lors de cette élection, quels insultes et mépris à notre intelligence, notre conscience !
Au 21 ème, l’ère du numérique et de la poussée technologique, c’est inadmissible et inconcevable cette configuration qu’a fait montre le MATAP.
Dans cette dynamique, le bon sens nous amène à affirmer que de par son mode de fonctionnement, l’Etat guinéen n’est pas bienveillant, ni au service de l’intérêt général. Il est le reflet des groupes d’intérêts accaparant le pouvoir. Il est personnalisé, se confond avec les titulaires du pouvoir politique. Ce contexte est celui de la confusion entre la chose publique et la chose privée.
Ce caractère inopportun sape les normes de gouvernance, hypothèque leur efficacité, à commencer par leur recevabilité sociale.
Pour les institutions de Bretton Woods, « la promotion du marché va de pair avec la démocratie ».
Sortez ce pays de ce spectacle moyen âgeux !
Caractérisé par des appartenances claniques, fonctionnant selon un double registre, celui des structures officielles ayant une légitimité extérieure et celui des structures réelles, reflets des compromis sociopolitiques et des accumulations de capital relationnel.
Par conséquent, les comportements surtout du pouvoir confirment les propos de l’ancien Président français J. Chirac affirmant que l’Afrique n’était pas mûre pour la démocratie.
Faisant fi des exigences et des circonstances qui constituent les élections communales, élections de proximité par excellence ; le RPG ARC a ruiné le crédit du parti par un processus ne soutenant pas la mise en place d’une tête de liste. S’en suit alors une kyrielle de conjectures…..Il doit tirer les conséquences qui s’imposent….
A un pouvoir responsable, correspond évidemment une opposition responsable !
Mohamed D. KEITA
Tél : 62203 54 79