La commission électorale a annoncé, le 27 décembre, les résultats provisoires de l’élection présidentielle à Madagascar. Andry Rajoelina l’emporte largement devant Marc Ravalomanana, qui refuse pour le moment de reconnaître sa défaite.
Andry Rajoelina n’est plus qu’à quelques pas du fauteuil présidentiel. À 44 ans, il remporte l’élection présidentielle malgache face à Marc Ravalomanana, 69 ans, selon les résultats – encore provisoires – de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), rendus publics le 27 décembre.
Andry Rajoelina a recueilli 55,66% des suffrages exprimés, contre 44,34% pour son adversaire, soit un écart de 525 984 voix. La Haute Cour constitutionnelle devrait confirmer sa victoire sous neuf jours, après avoir procédé à de nouvelles vérifications et purgé les recours. Rajoelina était présent à l’annonce des résultats provisoires de la Ceni, alors que son adversaire était absent.
Un long bras de fer
En 2009, les deux hommes s’étaient déjà affrontés sans passer par les bureaux de vote. Andry Rajoelina, alors maire de la capitale, avait pris la tête d’un mouvement populaire de contestation face au président Ravalomanana. Celui-ci avait alors perdu le pouvoir au profit du premier. Par la suite, les deux hommes n’avaient pas été autorisés à se présenter à la présidentielle de 2013.
C’est dire si l’élection de 2018 sonnait comme une revanche. La mobilisation populaire est pourtant restée décevante, avec un taux de participation de 48,09%.
Ravalomanana dénonce, la Ceni réfute
Dès le soir du vote, le 19 décembre, Marc Ravalomanana a annoncé qu’il n’accepterait pas les résultats de la Ceni. Quatre jours plus tard, à la télévision, il dénonçait « des résultats non fiables et des élections pas crédibles ».
De son côté, la Ceni réfute ces accusations et insiste sur le caractère « transparent, inclusif et crédible » de l’élection. « Ravalomanana est un homme d’État, je suis sûr qu’il restera dans le cadre légal », déclarait, le 24 décembre, Thierry Rakotonarivo, vice-président de l’organisme.
Forte d’effectifs plus importants qu’au premier tour (200 personnes contre 150), l’institution a accepté la vérification des procès-verbaux avec l’équipe juridique de Marc Ravalomanana jusque dans la matinée du 27 décembre.
Les missions d’observation, nationales comme internationales, n’ont relevé aucune irrégularité de nature à remettre en cause le scrutin et ses résultats.
Jeuneafrique