Un peu plus de 1 000 partisans de Marc Ravalomanana se sont rassemblés sur la Place du 13 mai, dans le centre de la capitale, Antananarivo samedi 29 décembre. L’ancien président et candidat conteste les résultats provisoires de l’élection présidentielle, selon lesquels il aurait obtenu un peu plus de 44% des suffrages. La Commission électorale nationale indépendante (Céni) a annoncé jeudi 27 décembre que son rival Andry Rajoelina était sorti victorieux des urnes avec un peu plus de 55% des voix, alors que le candidat malheureux dénonce des fraudes massives.

Des partisans ont répondu à l’appel lancé par l’entourage de Marc Ravalomanana et partagent le sentiment de leur candidat. « Haute Cour constitutionnelle ne cautionne pas la Céni », « Respecte mon choix » ou encore « Décision de la Céni risque d’embrasement total », pouvait-on lire sur les banderoles des manifestants, rassemblés sur la place du 13 mai, lieu emblématique de la contestation.

Marc Ravalomanana lui-même n’était pas présent, mais ses proches, notamment des députés de son parti (Tiako i Madagasikara, TIM), ou encore d’anciens candidats à la présidentielle qui l’ont soutenu pour le second tour étaient là. Ils ont enchainé les discours sur l’estrade installée pour l’occasion et ont surtout parlé des fraudes qu’ils disent avoir constatées dans plusieurs bureaux de vote : notamment des bourrages d’urnes, des bulletins pré-cochés ou encore de fausses cartes électorales, montrant même les bulletins de vote qu’ils estiment problématiques à la foule.

Le camp de Ravalomanana accuse directement la Céni d’être complice de ces fraudes et d’avoir favorisé Andry Rajoelina. Ils exigent un recomptage des voix.

Ce rassemblement s’est déroulé dans le calme malgré l’absence d’autorisation de la préfecture. Vers 10h du matin, environ 300 membres de forces de l’ordre étaient sur les lieux et barraient l’accès à une partie de la place. Un barrage qui a finalement été levé une heure plus tard, laissant les manifestants occuper la place. Le rassemblement s’est terminé vers 14h30, mais les meneurs de la manifestation ont indiqué qu’ils donnaient un nouveau rendez-vous aux partisans mercredi 2 janvier.

La Haute Cour Constitutionnelle doit maintenant proclamer les résultats définitifs de cette élection, elle dispose de neuf jours maximum après l’annonce de la Céni.

Rfi