Alors que les forces sociales de Guinée décident de défier les autorités  ce mardi 22 janvier en bravant l’interdiction de manifester observée depuis des mois, les risques se font sentir concernant la réussite de cette marche qui a pour vocation d’exiger des autorités du pays une bonne gouvernance, le respect de la loi, mais aussi lutter contre la prorogation du mandat des députés à l’Assemblée nationale et la baisse minuscule du prix du carburant à la pompe. Malgré la réponse acerbe des mairies de Matam et de Dixinn, les forces sociales  restent déterminer à poursuivre leur volonté de marcher. Par rapport à ce que pensent certains concernant l’interdiction de la marche, le député uninominal de Gaoual soutient qu’il ne revient pas aux maires d’interdire ou non une manifestation car ce sont des ordres venant du sommet qui sont en train d’être exécutés. «C’est une mauvaise manière de poser l’équation. Les maires ne sont pas là pour faire respecter la loi. S’il y a une dérive, ça incombe à l’Etat parce qu’il  a la responsabilité de faire respecter les lois de la République. Ceux qui ont demandé cette manifestation, ils ne doivent pas s’attendre à des faveurs ou à des défaveurs par rapport à la mairie parce qu’elle n’est pas dirigée par l’opposition. Lorsque l’on est dans une situation où on estime que nos droits n’ont  pas été  respectés, je pense qu’il y a des institutions de recours vers lesquelles il faut s’adresser et cela  nous conseillons à tout le monde et il faut éviter de dire que telle mairie est de l’opposition ou pas jusqu’à présent il n’y a pas eu un transfert effectif du pouvoir, c’est le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation qui à travers les secrétaires généraux qu’ils a désignés qui sont en train de prendre les décisions dans les communes.» Rappelle Ousmane Gaoual Diallo ce lundi matin au micro de votre site d’information le www.maguineeinfos.com.

Ces deux maires sont tous issus de l’opposition qui, depuis toujours, continuent à condamner l’interdiction maintenue par le gouvernement. Les citoyens se rappellent encore des salves de critiques dans la violation des lois de la République notamment sur le fait que le droit à la manifestation soit confiné. Et au sortir de l’installation des maires dans certaines communes de la capitale, plusieurs endroits reviennent aux adversaires politiques d’Alpha CONDÉ. Pour beaucoup d’ailleurs, c’est un revirement de 360 degrés de voir les maires issus du rang de l’opposition de faire dos au droit de manifester dont ils ont exigé le respect il y a un moment. «Quand le maire refuse une manifestation, il y a les structures de recours. C’est le gouverneur qui peut remettre en cause la décision du maire ou du ministre au cas échéant  la justice. Je ne pense pas que ce soient toujours des situations qui nécessitent des polémiques. On dit oui c’est une mairie de l’opposition il faut que la marche soit autorisée non. Est-ce que c’est le maire qui décide en la matière? Non! C’est le ministre qui a délégué les secrétaires généraux qui prennent les décisions en lieu et place des maires et là c’est un dysfonctionnement.» Commente le député.

Les regards sont braqués désormais sur les forces sociales de Guinée pour savoir si elles pourront tirer quelque chose de la marche qu’elles décident d’opérer mardi 22 janvier vu l’interdiction des autorités. Ce qui fait couvrir le dossier d’une antinomie profonde. En tout cas le suspens prime pour le moment.

Propos recueillis par Mohamed Bah