Le président sortant Joseph Kabila est apparu mercredi soir sur les écrans de la télévision nationale, à la veille de l’investiture de Félix Tshisekedi à la tête du pays, pour affirmer qu’il transmettrai le pouvoir « sans regret ni remords ».

« Respectueux de la Constitution, je vais, demain, passer la main sans regret ni remords. Car en dépit des imperfections dues à toute œuvre humaine , le Congo revient de loin et repose sur des bases solides aujourd’hui ». À la veille de l’investiture de Félix Tshisekedi, programmée jeudi 24 janvier, Joseph Kabila s’est exprimé à la télévision nationale pour une dernière adresse à la nation en tant que président de la RDC. Il a affirmé formuler « des vœux sincères et d’ardentes prières à celui qui, désormais, aura la charge de la nation ».

Appelant les Congolais à soutenir « massivement » son successeur – « comme vous m’avez accompagné et soutenu tout au long des 18 dernières années », a-t-il ajouté – le chef de l’Etat sortant a lancé : « Qu’il soit assuré de pouvoir compter sur moi, chaque fois qu’il le souhaitera et que l’intérêt du pays l’exigera. »

Alors qu’Emmanuel Ramazani Shadary, son « dauphin » désigné, candidat du Front commun pour le Congo (FCC), est arrivé en troisième position à la présidentielle derrière Félix Tshisekedi et Martin Fayulu, selon les chiffres proclamés par la Ceni et confirmés par la Cour constitutionnelle, Joseph Kabila a lancé aux leaders politiques une « exhortation pressante de regarder dans la même direction ».

Appel à une « grande coalition des forces progressistes »

Il a par ailleurs appelé à la formation d’une « grande coalition des forces progressistes », dont il n’a pas détaillé la forme. « Une coalition contre les forces prédatrices qui se sont liguées et qui tenteront toujours de se liguer pour s’accaparer nos ressources naturelles sans contrepartie pour nos enfants », a-t-il précisé. « Une coalition pour défendre l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de notre pays. »

Dressant le bilan de ses années à la tête de la RDC, Joseph Kabila a assuré qu’à son arrivée au pouvoir, « il fallait, en urgence, une thérapie de choc pour éviter la descente [de la RDC] aux enfers, et créer les conditions d’un sursaut. »

« Nous avons beaucoup fait, sans prétendre avoir tout fait », a-t-il ajouté. « En dépit de l’action néfaste des ennemis de notre peuple, je n’ai jamais trahi mon serment. Ma détermination n’a jamais failli. »

Jeuneafrique