CONAKRY- Longtemps gardé le silence sur les questions d’actualités du pays, le président des organisations de la société civile s’est prononcé ce mercredi, 30 janvier 2019, sur certains nombre de sujets notamment son avis quant à la nouvelle CENI, récemment installée. Pour Dr Dansa, la crédibilité de celle-ci (CENI), est loin d’être une réalité, à partir du moment où, cette CENI n’a pas le monopole sur l’exécution et le contrôle du processus électoral.
Parler d’un processus électoral, transparent et intègre selon Dansa Kourama, nécessite impérativement le recours au principe de séparation des pouvoirs. Ceci, en ayant deux fonctions au sein d’une CENI, celle chargée à l’exécution du processus et l’autre au contrôle. Mais sauf que dit-il, la nouvelle CENI récemment installée en Guinée, ne tient pas compte de ce principe, ce qui ne rassure pas du tout le président du CNOSCG.
« Cela me pose problème. Je voudrais au sein de la nouvelle CENI, que l’organe qui exécute soit différent de celui-là qui contrôle en tenant compte du principe de séparation des pouvoirs. Mais, si cette CENI n’a pas le monopole de ces deux fonctions et composée essentiellement des représentants des partis politiques, je ne vois pas comment ce consensus peut nous permettre d’aller vers un processus électoral qui se voudra transparent et intègre», s’interroge Dr Dansa.
Connaissant le contexte politique qui a déterminé la mise en place de cette CENI et également celui qui va déterminer son fonctionnement, cet activiste de la société civile pense que les gens qui composent l’institution ont été kidnappés pour les mettre à la place dont ils ne sont pas prêts à assumer : « Je sais qu’au moment opportun, l’opinion nationale aura besoin d’arbitres, d’acteurs éclairés, pour pouvoir élucider avec un langage impartial, la vérité du processus électoral. Ce travail de contrôle me semble être plus important que m’engager dans une entité où je risquerai perdre ma crédibilité. Surtout, la loi qui garantit la mise en place de cette CENI, je l’ai contesté dès le départ parce que c’est une loi qui ne permet pas du tout à avoir un débat serein au sein de cette Institution», déplore Dr Dansa.
Poursuivant son analyse, Dansa Kourama a confié que la composition de cette CENI est une peine perdue car, elle a perdu une partie de son indépendance du faite que certains commandements sont assurés par le ministère de l’Administration et du territoire: « On ne peut pas parler d’une Commission Électorale Nationale Indépendante lorsqu’elle est assujettie au gré d’une partie de l’administration».
Avant de finir, l’activiste a placé un mot sur cette question de prorogation du mandat des députés à l’Assemblée Nationale. Pour lui, cela constitue une violation de la loi et dit n’avoir pas du tout être partant: «Devant un mandat illégitime comme ce dernier, les députés, c’est à eux d’en tirer les conséquences s’ils compteront siéger ou pas».
Pour maguineeinfos.com;
Sâa Robert Koundouno