Onze  jours après la détection à Mamou d’un homme de 35 ans en provenance de la préfecture de Kissidougou et porteur de la fièvre hémorragique Lassa, le Directeur préfectoral de la santé revient dans cet entretien, sur la situation actuelle de ladite commune. Joint au téléphone par le reporter de votre quotidien d’information en ligne maguineeinfos.com, Dr Aly Badara Cissé confie que les équipes sont de nos jours mises en place et les réunions d’urgences se multiplient dans le seul souci d’éradiquer cette épidémie. 

Maguineeinfos.com : le 28 janvier dernier, l’hôpital de Mamou a détecté un porteur de virus venant de votre préfecture. Alors qu’elle est la  situation qui y prévaut actuellement ?

Dr Aly Badara Cissé : Exactement après les examens  réalisés à Conakry au laboratoire des fièvres hémorragiques virales, le malade a été dépisté comme un cas  de fièvre Lassa. Aussitôt, on a été informé par l’Agence nationale de Sécurité sanitaire ANSS en la personne de Dr Sakoba Keita, Directeur national. Du coup, les dispositions ont été prises, car, depuis l’installation de l’ANSS, nous avons mis en place dans les différents districts du pays, des équipes préfectorales d’Alerte et de Riposte à Epidémie (EPARE), mais également le centre d’opération d’urgence. Dès l’annonce de la maladie, ce centre s’est mis en alerte et on s’est retrouvé en réunion de crise pour débattre le problème avec les partenaires et toutes les personnes ressources. Nous avons tout de suite mis en place des commissions pour mener des investigations. Investigations qui nous ont permis de découvrir la résidence de ce cas dans le quartier Sogbè 3 dans la commune urbaine de Kissidougou. Avant de quitter, le malade a fréquenté deux cabinets clandestins dans ce quartier Sogbè 3 et nous avons pris contact avec les responsables de ces structures et toutes personnes contactent de ce cas qui a été confirmé.

Comment se passe donc la collaboration entre la direction préfectorale de la santé de Kissidougou et les centres de santé  communautaires ?

Actuellement, des équipes sont sur pieds et nous avons déjà 31 personnes contactes qui sont régulièrement suivies. Les réunions de crise elles, continuent au niveau du district sanitaire et concernent tous les partenaires du domaine de la santé. Aussi, les services techniques tels que l’éducation, l’action sociale, la jeunesse, la croix rouge et toutes les parties prenantes de la place. Au cours de ces réunions, nous faisons des recommandations qui sont prises en charge par les  équipes et tous se passe bien. A l’instant, je peux vous dire que la maladie est sous contrôle à Kissidougou.

Qu’est-ce qu’on peut retenir de nos jours sur les  précautions prises pour éviter la propagation de cette épidémie ?

Comme les épidémies antérieures, je peux vous dire que dans cette préfecture, l’atmosphère est sereine à tous les niveaux. Que ce soit au niveau des autorités, les sages, la plateforme de communication qui est composée notamment des communicateurs  traditionnels. Tout le monde est préoccupé mais dans la sérénité, car,  ils sont largement informés de la maladie et chacun applique les mesures. Et, je pense que tout se passe pour le mieux. De nos jours, nous sommes en train de continuer avec les mêmes investigations et à tout moment. C’est ce qui nous a permis d’ailleurs d’enregistrer  un autre cas suspect aujourd’hui mais qui,  heureusement, s’est révélé négatif.

Alors comment les citoyens de votre localité observent les mesures d’hygiènes depuis la découverte de la fièvre hémorragique Lassa ?

Les centres de santé communautaires, les structures déconcentrées, les services hospitaliers et les partenaires ainsi que les acteurs techniques ont déjà bénéficié d’une formation sur la maladie. Aujourd’hui, tout le monde est édifié et les mesures sont appliquées de manière rigoureuse. Et, cette manière fait qu’il n’y a pas de panique dans la cité et nous sommes en train de nous impliquer chacun en ce qui le concerne, comme de par le passé, à véhiculer les messages.

Vous êtes le premier responsable du département de la santé de Kissidougou, quels peuvent être vos conseils à l’endroit de cette population ?

A la population de renforcer les mesures d’hygiènes individuelles et collectives, et aussi d’assurer la propreté à l’intérieur des habitations. Elle (population) doit lutter, contre ces rongeurs dans les domiciles car, c’est à partir des excrétas et des  urines de ces vecteurs que la maladie se transmet.  Aussi, éviter le contact des urines et des sécrétions  organiques des personnes malades. Aux travailleurs de l’hôpital de suivre des dispositifs de lavage des mains, l’utilisation par des agents, les équipements de protection individuelle, notamment chaque paire de gants pour un malade, et chaque seringue pour un acte.

Propos recueillis par Sâa Robert Koundouno