Dans cet extrait de son discours prononcé à l’occasion de la journée des États Généraux de la Décentralisation et du Développement Local, le président de la République a fait savoir aux préfets et maires qui, selon Alpha Condé, doivent non seulement être à l’écoute de leur peuple, mais également comprendre que les tiers d’une commune ne leur appartiennent pas. C’est pourquoi dit-il, qu’aucun maire ou préfets n’est autorisé à les vendre ces domaines, au risque d’être poursuivi sans état d’âme.
Ci-dessous, lisez la partie de l’extrait de son discours :
« Les tiers d’une commune n’appartiennent pas aux maires. Les tiers d’une société n’appartiennent non plus aux présidents des CRD. Donc nous allons veiller de façon stricte. Aucun préfet, aucun maire n’est autorisé à vendre un terrain, il faut soit très clair. Celui qui le fera sera poursuivi sans aucun état d’âme, qui qu’il soit. Alors si nous avons fait ces états généraux, c’est pour que les guinéens n’importe où qu’ils soient sur le territoire ne se sentent pas oublier.
Alors de quoi nous souffrons aujourd’hui ? De l’exode rural qui vide l’intérieur du pays des forces vives et qui viennent devenir des chômeurs et des bandits à Conakry parce que souvent ils ne trouvent pas de travail ici. Mais si nous développons l’intérieur, pourquoi voulez-vous qu’un jeune quitte chez vous s’il a accès à la télévision ou à l’Internet grâce aux fibres optiques s’il peut développer ses activités ou se trouver du travail. Voilà donc les défis fondamentaux.
C’est pourquoi nous voulons écouter tous les préfets, les sous-préfets et maires, pour connaître quels sont les problèmes qui se posent. Mais je vous préviens, il faut présenter les vrais problèmes. Je vais recommencer la tournée moi-même pour aller rencontrer les populations. Alors si vous dites des informations erronées ici, c’est tant pis pour vous. Et quand j’irais, les populations n’ont peur de rien et elles diront ce qui se passe. Alors vaut mieux présenter les réalités telle qu’elles se présentent afin qu’on puisse trouver les solutions ensemble. Mais la confiance n’exclut pas le contrôle. C’est pourquoi j’ai dit au premier ministre de se débrouiller avec son gouvernement et moi je serai désormais sur le terrain pour écouter les populations dans les préfectures, sous-préfectures et districts. Le peuple doit sentir qu’il a élu des gens et qui sont à son service. Il n’y a pas un président, ni un préfet au-dessus du peuple. Et aussi, si le président va dans les sous-préfectures, les préfets seront contraints de le suivre. Ce qui n’est pas le cas le plus souvent. Pourtant, les ministres, les gouverneurs le font souvent. En Guinée, dès que quelqu’un a un poste, il devient un grand seigneur en regardant les gens de haut et en se considérant comme des petits roitelets. Vous devez être à l’écoute du peuple et non pas les méprisés. Un homme politique c’est comme un poisson. Tant qu’il est dans l’eau, il vit. Et lorsqu’on l’enlève de l’eau, il meurt. Et l’eau pour un homme politique, c’est le peuple. Alors messieurs les préfets et maires de communes, chassez qu’on a un seul chef, un seul commandant qui est le peuple».
Cette journée qui a débuté ce jeudi 14 février à Conakry, va également se poursuivre demain au palais du peuple. Elle connaîtra certaines activités notamment le discours du ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, la présentation sur le mode opératoire de l’ANAFIC, la présentation du FODEL, et autres débats.
Pour maguineeinfos.com, Sâa Robert Koundouno