CONAKRY- Après le passage des bulldozers sur les maisons de kaporo-rails et de kipé 2, c’était le tour des habitants du quartier petit bateau d’être contraints à quitter leurs habitations sous l’effet cette fois-ci  de la flamme et des étincelles laissant ainsi ces pauvres populations entre tristesse et regret.

Sous l’ordre du gouvernement guinéen par le biais du ministère de la ville et de l’aménagement du territoire, les cabanes du petit bateau n’ont pas échappé à la colère du feu utilisé comme arme pour leur faire quitter de force. Situé à quelques mètres de l’estacade du port autonome de Conakry, ce lieu qui abritait une trentaine de cabanes servait donc d’endroit pour certains de chercher le quotidien.

Aujourd’hui, le sentiment de tristesse les prime dessus et ils disent haut n’avoir aucun autre endroit où faire entrer la tête en attendant l’aide des personnes de bonnes volontés. Ce qui les pousse d’ailleurs à dormir à la belle étoile. Ces victimes aux yeux garnis de larmes confient qu’elles ont tout perdu dans ce déguerpissement imprévu et improvisé. « Un beau jour, ils sont venus casser ici en disant que c’est l’ordre du gouvernement nous disant de quitter coûte que coûte. Certains sont là et leurs parents n’ont pas de demeures  à Conakry et le prix de la location est exorbitant.  C’est raison pour laquelle on n’est resté là. Vous voyez les pirogues là-bas, elles ont toutes été endommagées et tous ces gens qui sont là comme ça, sont des pêcheurs. Le gouvernement est venu nous contraindre à quitter sans aucune mesure d’accompagnement nous permettant de bien sceller notre sort. » A déclaré Salématou Camara une des victimes de ce déguerpissement.

Poursuivant, ces victimes aux mines serrées et aux ventres hébétés affirment que les pertes enregistrées s’avèrent énormes. Ce qui renvoie sur la dégradation des filets de pêches, la disparition des sommes d’argent collectées en souffrance pendant de très pénibles moments mais aussi bien d’autres choses qui regorgent d’une utilité de taille considérable.

Selon  nos informations, plusieurs absurdités s’opèrent sur ce site de cabanes flottantes. Il s’agit en première ligne de la prostitution, du vol etc. Des informations confirmées sur place par certains habitants du même lieu. Marquant une pause  sur sa galère depuis la casse au petit bateau, Ibrahima Sané est revenu   au micro d’un reporter de votre site d’information de proximité le www.maguineeinfos.com  sur ces absurdités que faisaient certaines personnes un fonds de commerce. « Ce que vous dites est vrai. C’est à cause de ce mauvais comportement de certains qui a irrité toute la colère du gouvernement de venir nous mettre dehors sans état d’âme. Ici venaient certaines mineures âgées d’une quinzaine pour se prostituer. Quand certains pêcheurs quittent la mer avec de petites sommes d’argent venaient les utiliser à leurs fins. Et puis encore les gens  buvaient  de l’alcool ici et d’autres profitaient de l’arrivée du train pour voler des bien d’autrui  et venir se cacher dans ces cabanes.» A-t-il expliqué.

Aujourd’hui, il est difficile voire impossible de regarder un espace vide dans ce quartier petit bateau sans tomber de vue sur les sans-abris qui forment des groupes et tendent la main au gouvernement de les venir au secours afin de mettre fin à cet enfer qui les brûle à chaque instant.

Pour maguineeinfos.com
BAH Mohamed