Avec pour rôle, la sensibilisation, l’éducation, la distraction de la communauté à la base à travers certaines émissions, la radio rurale de Kissidougou rencontre quelques soucis liés à son fonctionnement normal. De la vétusté du bâtiment qui abrite ce médium de proximité en passant par le mauvais état des appareils, le chef de programme à cet entretien, affirme néanmoins que leurs programmes permettent aux citoyens des 13 sous-préfectures y compris le centre-ville de s’enquérir des réalités liées au développement local de ladite préfecture.
Maguininfos.com: Dites-nous le rôle d’une radio rurale dans une localité comme Kissidougou ?
Ibrahima Robert Kamano : Je dirai que la radio rurale dans une localité donnée, prend en charge les préoccupations des communautés à travers des émissions réalisées. Notre mission en tant que radio réveille, c’est d’abord sensibiliser, mobiliser, éduquer et distraire ces communautés à travers les typologies qui prennent en compte leurs préoccupations. À partir de ces typologies, nous réalisons des émissions à travers les formats radio qui sont la table ronde, des émissions interactives, les jeux publics, les micros programme, les magazines. Nous intervenons également dans les domaines tels que la santé, l’environnement, l’éducation, la participation communautaire, la technique agro-pastoral, société, actualité et divers.
Alors dans tout ça, quel est ce message essentiel que vous faites passer aux citoyens de Kissidougou à travers ses 13 sous-préfectures y compris la commune urbaine?
Quand nous prenons par exemple la participation communautaire, elle fait parler des communautés sur les activités de développement communautaire qu’elles sont en train de mener sur le terrain.
En tenant compte de nos typologies telles que la participation communautaire, nous passons les communiqués portant sur les appels d’offres. Nous nous impliquons aussi dans l’évolution des activités liées au développement local de ces populations. Lorsque nous ciblons une localité où se fait par exemple la réalisation soit d’un poste ou centre de santé, un pont, nous partons pour interroger d’abord l’entrepreneur qui doit réaliser l’ouvrage afin de nous définir jusqu’à quelle période les activités prendront fin. Lui demander le coût total et quelle est la participation des communautés. Une action devant permettre à ce que toutes les populations soient informées sur le bien-fondé d’un tel projet, il faudrait qu’en tant médias que nous participons, et c’est ce que nous faisons.
Étant médias de proximité également, nous veillons à ce qu’aucune activité ne se réalise sans que les populations n’aient une idée sur ce qui se passe. C’est pourquoi, nous sommes une radio transversale qui suivons toutes les activités de développement de Kissidougou. Qu’il y est activité agricole, commerciale, politique, on s’implique pour expliquer aux populations ce qu’elles doivent faire dans ce sens. Toujours par rapport à cette question liée au développement, nous jouons le rôle aussi de sapeurs-pompiers par rapport à la promotion de la paix. C’est en cela même que nous participons encore beaucoup. S’il y a l’accalmie à Kissidougou, c’est bien-sûre grâce aux œuvres que cette radio rurale est en train de produire.
En termes de difficultés, que peut-on retenir à ce niveau ?
Toutes activités que l’homme mène sur terre a bien des hauts et des bas. En matière de travail professionnel, nos difficultés actuellement se situent au niveau des matériels. Nous sommes un peu démunis de certains appareils de reportage. Au niveau de nos installations, nous avons toujours des pannes répétées mais surtout la vétusté du local qui abrite cette radio. Si on avait même la chance d’avoir des appuis, ce serait important pour que notre station soit rénovée totalement. C’est l’une de nos difficultés aujourd’hui. Nos appareils de travail sont aussi fatigués bien que nous nous débrouillons à notre manière. Nous nous battons tous les jours à travers nos partenariats avec les ONG, les personnes de bonne volonté telles que les ressortissants, pour faire fonctionner cette radio comme il se doit. D’ailleurs je profite l’occasion pour remercier ces fils du terroir qui résident un peu partout qui nous viennent souvent en aide.
Quel est votre message à l’endroit de ces personnes de bonne volonté comme vous le dites?
On n’est jamais satisfait de demander de l’aide. Je lance alors un appel solennel à toutes ces personnes de bonne volonté pour venir toujours en appui de la radio rurale de Kissidougou car, cette radio joue un grand rôle, non seulement sur le plan de développement mais aussi dans la consolidation de la paix.
Entretien réalisé par Sâa Robert Koundouno