Les bulldozers marchent à vive allure sur les maisons des habitants de la montagne d’ordures de Dar-es-salam ce jeudi, 23 mai 2019 ce, après une riposte des citoyens qui n’aura pas empêché les conducteurs de ces machines d’exécuter le boulot confié par le ministère de la ville et de l’aménagement du territoire.

Après plusieurs fiascos sur le calendrier du gouvernement concernant le déguerpissement plusieurs  fois annoncé, les citoyens de Dar-es-salam notamment ceux du secteur 14 sont amenés sans état d’âme à vivre le même scénario triste que ceux de Kaporo-rails, de Kipé et Dimesse. Ils seront ainsi contraints à observer leur  première nuit à la belle étoile. « Cet agissement du gouvernement est vraiment déplorable. C’est honteux de comprendre que le gouvernement ait le courage de mettre ses populations dehors pour les ordures. On a toujours dénoncé que ce sont ces ordures qui devraient céder mais malheureusement nous avons un gouvernement qui nous considère nous habitants de Dar-es-salam comme des citoyens d’autres pays. » A regretté Issiaga Bangoura, le porte-parole des déguerpis.

Sur les lieux, on dénombre la présence d’une quinzaine de pick-up venus pour rendre faciles les opérations de déguerpissement. Mais avant le démarrage de ces travaux, les citoyens s’étaient farouchement interposés. Ce qui a donné naissance à des jets de pierres et les conduire  à brûler les pneus pour empêcher le fonctionnement normal de ces opérations qui consistent à leur faire quitter de force leurs maisons. « On est prêts à mourir parce qu’on n’a pas où aller. Vous ne pouvez pas venir et dire à quelqu’un de sortir de sa maison sans le dédommager et dans penser une minute aux mesures d’accompagnement. Ils n’ont qu’à nous tuer avec nos maisons mais on ne va pas céder. » A insisté un autre déguerpi.

Malgré cette riposte de la population, le déguerpissement continue de plus belle aux alentours de la décharge de Dar-es-salam. La question qui reste posée désormais, c’est de savoir quel sera le sort de la décharge elle – même? Puisque le gouvernement avait promis après l’éboulement en 2017 de trouver des moyens pour sa délocalisation. Quel sera le sort du site après avoir fait quitter les citoyens? Des questions qui font monter la température des habitants de cette montagne d’ordures qui n’auront désormais que leurs yeux pour pleurer vu la force des bulldozers qui s’abattent sur leurs demeures.

Pour maguineinfos.com
BAH Mohamed