L’hivernage 2019 profite d’une pluviométrie globalement favorable sur l’ensemble du pays excepté la région de Conakry. Les régions au sud et nord du pays enregistrent de fortes précipitations depuis le mois de juin. Les activités dans les régions de Labé et Mamou sont au ralenti, ce n’est pas faute de trouver des interlocuteurs répondant aux critères de sélection mais plutôt un problème de résultats probants.
Nonobstant ces ressources abondantes, la Guinée ne parvient pas à satisfaire les besoins en eau de sa population. L’enquête MICS 2016 dénote 82% des ménages qui accèdent à l’eau potable dont 72% en milieu urbain contre 15% en milieu rural avec de fortes disparités entre les deux types de population.
La production d’eau de la SEG ne satisfait pas non plus la demande de la population. A ce jour, 54,3% des ménages n’ont pas accès à l’eau courante à domicile (22,4 % des ménages en milieu urbain contre 71,7% en milieu rural n’ont pas d’eau courante à domicile).
D’après les données de la SEG, le déficit de production est de 220 000 m3/jour en avril 2019 et atteindra les 250 000 m3/jour d’ici fin de l’année.
De ce fait, pour pallier à ce déficit de production de la SEG il y a une augmentation du nombre de forages par les particuliers. Un phénomène qui a un impact considérable sur la nappe phréatique.
La santé publique est en danger !
L’être humain boit 80 % de ses maladies, et, de fait, à l’échelle du globe, un lit d’hôpital sur deux est occupé par un patient souffrant d’une maladie hydrique.
Chiffre terrible, devenu malheureusement banal à force d’être cité et répété : selon l’ONU, 36 000 personnes meurent quotidiennement de par le monde par manque d’eau potable et par défaut d’assainissement. Cela revient à 300 Boeing s’écrasant au sol chaque jour dans l’indifférence la plus totale.
En milieu rural, les villageois sont souvent approvisionnés par des forages (42,3%) dont l’eau n’est jamais contrôlée. La dégradation de la qualité de l’eau induit une situation sanitaire alarmante ; des maladies d’origine hydrique telles que la fièvre typhoïde, les diarrhées chroniques et le choléra. Cela a des impacts importants au niveau sanitaire, social, économique et sécuritaire.
Il est important de noter qu’à ce jour, le gouvernement devrait prendre en compte des solutions à court terme car ceux à moyen et long terme ne peuvent pas répondre à l’urgence ni au besoin immédiat. C’est pour cela, Tinkisso pour appuyer les efforts de l’état, a mis en place le programme de traitement de l’eau à domicile. Il s’agit de solution simple et peu coûteuse.
Impact économique :
Ménage :
Pour ce mois de juin 2019, nous avons couvert 29 343 ménages en besoin de produit de traitement de l’eau, ce qui a permis aux ménages d’économiser plus de 5 milliard huit cent millions de francs guinéens (5 868 600 000 GNF) en soin de santé lié aux maladies hydriques.
Budget national
En matière de santé publique, notons que la diarrhée constitue la deuxième cause de consultation au niveau des formations sanitaires du pays. Avec les maladies hydriques, les enfants font deux à trois épisodes de diarrhée par mois, ce qui a un impact négatif sur la vie socio-économique de la nation.
En effet, la prise en charge d’une diarrhée entrainant en moyenne une dépense de 100,000 GNF en soin immédiat, notre stratégie a permis à l’état d’économiser le tiers des montants engagés par les ménages. Car les médicaments essentiels de lutte contre les maladies hydriques sont subventionnés par l’État.
Activités génératrices de revenus.
On ne saurait concevoir une activité commerciale sans eau : les vendeurs de glaces, d’eau, les restaurants voient leur recette journalière diminuer par le manque d’eau potable. Tel est par exemple le cas des restaurants, avec une recette journalière de 2 millions de franc peuvent voir leur clientèle disparaître par manque d’eau potable ou de contamination.
L’accès à l’eau potable pour les petits commerces de ce type a un impact socio-économique avéré. Une contamination due à de l’eau non traitée peut entraîner la fermeture du commerce et donc des pertes d’emplois.
Autres activités réalisées :
- Désinfection de 67 cuves et bacs à eau
- Installation de 131 filtres pour l’amélioration de la qualité de l’eau, avec 34 retours favorables des ménages. En effet, ces ménages ont jugé le dispositif efficace.
- Sensibilisation de plus de 52 000 ménages à travers les émissions médias sur les dangers de la consommation de l’eau insalubre.
- Nous avons aussi touché 100 000 personnes dans le cadre de sensibilisation liée à l’utilisation des cuves PHD.
- Nous avons procédé au contrôle de qualité de l’eau de boisson à travers la ville (eau de forage, de robinet au niveau des communes de Ratoma et de Dixinn)
- Dans la même logique, 49 nouveaux de points de ventes de proximité ont été ouverts pour être encore plus proche des bénéficiaires.
- Campagne Eau potable pour tous.
La campagne « Eau potable pour Tous », ciblant les personnes en charge d’enfants de moins de cinq ans, a présenté le Sûr’Eau comme étant un produit de traitement de l’eau qui donne à ces personnes le confort et la tranquillité d’esprit de savoir qu’elles font le nécessaire pour le bien-être de leurs enfants.
La campagne qui a été lancée au début du mois par le département Communication s’est concentrée sur le renforcement de la sensibilisation et des connaissances chez les personnes en charge d’enfants de moins de cinq ans au moyen de sensibilisation porte à porte, causeries collectives dans les zones rurales les plus éloignées panneaux publicitaires, de bannières, de spots à la télévision et à la radio pour promouvoir le traitement de l’eau et de bonnes pratiques d’hygiène.
Pendant le mois de juin, environ trois spots radio par semaine ont été diffusés et l’équipe a participé à diverses émissions de radio hebdomadaires pour renforcer les messages sur le traitement de l’eau et sur l’hygiène. Cette sensibilisation a pour but d’influencer le comportement des ménages pour de meilleures conditions de vie.
Communauté :
Pour compléter la campagne dans les mass media, le département Communication du projet, a produit et distribué des supports de communication et a élaboré des outils de communication interpersonnelle (CIP) (brochures, tableaux papier, boite à images) pour promouvoir le traitement de l’eau. Le département a également organisé des activités d’éducation communautaire par plusieurs moyens, notamment : la CIP dans les bureaux administratifs et les écoles secondaires ; l’éducation par les parrains et les associations de femmes ; et le recours aux événements nationaux parrainés par le gouvernement Guinéen. Les rencontres comportaient des démonstrations sur le produit pour souligner l’importance de se laver les mains, de traiter l’eau à domicile et de pratiquer une meilleure hygiène. L’implication des associations de femmes et la présentation de la méthode TED dans les écoles assurent une pérennisation du processus, et donc l’impact sur la santé des populations.
Source: Tinkisso Antenna