Depuis quelques années, la gestion des ordures est un casse-tête non seulement pour la population mais aussi l’État. C’est pourquoi l’Union des Gestionnaires des Ordures Ménagères de Guinée (UGOM) a tenu une conférence de presse ce mardi, 9 juillet 2019 sous le thème « La problématique de l’assainissement dans la ville de Conakry ». Objectif, faire l’état des lieux des ordures et afficher leur stratégie devant permettre de rendre la ville propre.
«Sans démagogie aucune, on a toujours encouragé ceux qui font bien leur travail. Mais aussi on a toujours dénoncé avec la dernière énergie, tous ceux qui ont mal géré le secteur de l’assainissement en communiquant sur leur mode de gestion tout en attirant l’attention du Président de la République sur leurs mauvaises performances», a entamé le vice-président, Amadou Mouctar Diallo.
Contrairement aux autres pays de la sous-région, la Guinée peine toujours à maîtriser la gestion des ordures ménagères à Conakry. Une situation qui s’explique par diverses raisons selon les responsables de l’UGOM avant l’arrivée du ministre de l’hydraulique et de l’assainissement, Papa Koly Kourouma.
«Avant l’arrivée de ce ministre, ce secteur d’activités était en hibernation, tout était déliquescent : une décharge inaccessible plus de 8 mois sur 12, des points de regroupement dépourvus de conteneurs et transformés en dépotoirs d’ordures dont la majorité ont été supprimés soit par les populations riveraines soit par les autorités, faute d’enlèvement régulier des bacs à ordures. Des PME endettées jusqu’aux os, malgré leur volonté de travailler, elles n’arrivaient plus à vivre de leurs activités à plus forte raison faire face au remboursement de leurs créances et un service de transfert qui n’arrivait plus à suivre le rythme de production des ordures…», a fustigé ce responsable devant ses pairs.
A l’en croire toujours, la volonté du Président est affichée puisque l’État a investi dans l’assainissement de la Conakry, près de 75 milliards de francs guinéens de 2010 à 2016 pour un résultat médiocre contre moins de 5 milliards de 2000 à 2010 (soit pendant 10 ans) pour un résultat meilleur même s’il était jugé insuffisant.
Pour résoudre ce problème qui est d’actualité, des stratégies ont été mises en place par l’Union des Gestionnaires des Ordures Ménagères (UGOM). Des stratégies qu’ils jugent efficaces. «La consiste à renforcer d’abord les capacités des intervenants. Si vous allez aujourd’hui à la décharge, autrefois on y travaillait presque pas mais aujourd’hui c’est nuit et jour. Deuxièmement, les infrastructures de base sont mises à jour et bientôt le code de l’hygiène et de la salubrité va être porté à la connaissance de toute la population guinéenne pour qu’il soit appliqué. Au niveau des communes, ils auront la charge de veiller sur la propreté à Conakry et à l’intérieur du pays », a fait savoir le coordinateur, Fodé Ahmed Mara.
Pour rappel, l’UGOM est la toute première structure faîtière dans l’assainissement créée en 1997 en Guinée regroupant en son sein 60 Petites et Moyennes Entreprises (PME).
Pour maguineeinfos.com, Mamadou Adama Barry