A sa nomination à la tête du Syli national en Mars 2018, tout le monde pensait que Paul Put ancien sélectionneur du Burkina Faso serait à la hauteur de la tâche, tout à la fois restaurateur de l’esprit de la sélection, de son standing et de sa connaissance du foot africain. Comme si cette dernière pouvait être décrétée. Inévitablement, la suite a démontré que sélectionneur est un métier difficile, quelle que soit l’aura de son titulaire et son crédit médiatique
Les premier objectifs ont certes été atteints : qualification pour la CAN 2019 avec à la clé une série d’invincibilité de 5 matches sans défaite et une accession en 8ème de finale comme meilleur 3ème . L’amélioration de la qualité de jeu est restée intermittente au long de cette campagne, marqué par des contre-performances, mais également ponctué de prestations insipides moins abouties lors des matches amicaux avant la CAN.
La vérité de la compétition est moins flatteuse et la rigueur imposée pendant les éliminatoires et émergence de certains joueurs , une des réussites du mandat Paul Put, n’a pas été confirmée au cours des quatre rencontres de la CAN, la charnière centrale Falette- Jeanvier choisie par le sélectionneur guinéen lors du premier match s’est décomposée et ses paris dans l’entre-jeu ont été perdants. Timorée contre une équipe malgache à laquelle elle était supérieure, absente lors de la défaite face au Nigeria, le Syli a été sortie en 8ème en passant complètement à côté, anesthésiée autant par l’étouffante domination des Fennecs que par son manque d’audace et de justesse technique… et par un fiasco dans cette bataille tactique dont les joueurs ne portent pas seuls la responsabilité: En tentant des choix de joueur, Put a aussi tourné subitement le dos à la cohérence tactique pourtant respectée au cours des éliminatoires, avec le recours majoritaire à un 4-3-3 convertible en 4-2-3-1 et la volonté de conserver le ballon en même temps que l’initiative du jeu.
Avec une seule victoire en 4 rencontres , le constat est plutôt accablant pour finir, l’équipe guinéenne a enrayé sa progression et achevé sa CAN en laissant un fort sentiment de frustration et bien sûr d’échec. Mais si le résultat n’est pas satisfaisant, c’est le discours et le management du commandant de bord Paul Put lui-même qui aura souvent consisté en une litanie d’excuses et de constats sur la difficulté de sa tâche.
Au cours de la CAN, le sélectionneur guinéen a montré ses limites dans sa communication allant même à accabler son gardien de but en pleine conférence de presse et ses choix tactiques ont confirmé une position très frileuse, invalidée par l’impuissance. Étonnant, pour qui connaît la teneur habituelle des propos du technicien belge. Tout cela dénote une étonnante résignation, voire un manque d’ambition récurrent en nette contradiction avec le projet.
Le football reste un sport ou la valeur d’une équipe se calcule en appliquant à la somme des valeurs individuelles un coefficient multiplicateur celui de la cohésion, de l’émulation collective, de la pertinence tactique. Paul Put n’a donc pas résolu cette équation, certes complexe, ni réussi la fusion de son groupe.
Par Sékou Koutoubou Kaba