CONAKRY- De la délocalisation aux mesures compensatoires, les populations de ces villages situés aux alentours du fleuve Konkouré se trouvent confronter à d’énormes calvaires, ceci depuis l’implantation du projet Souapiti qui s’en charge de la construction du barrage électrique. Ce lundi 22 juillet 2019, l’Union pour la Défense des Sinistrés de Souapiti (UDSS), ont tiré une sonnette d’alarme et ont dénoncé les alibis causés par les méfaits de ce projet d’envergure.
« Le constat est amère», a tout d’abord lancé le porte-parole de l’UDSS, Me Oumar Aissata Camara. A l’entendre, depuis les installations dudit projet dans ces localités qui, en principe devraient être indemnisées n’ont connues aucun sous ni d’habitations jusque-là. Et pire, pas de négociations encours ceci après le dépôt à deux reprises, des lettres auprès de la société, sollicitant des rencontres avec les responsables et les membres de cette union.
« Les promesses telles que l’emploi des jeunes de ces villages, le reboisement des arbres fruitiers, l’identification des nouvelles maisons construites et les domaines pour la culture, le transfert du marché de bétail de Télémélé où doit être délocalisées une partie de ces populations, n’ont pas été respectée par la société comme prévue», a confié le porte-parole.
Pourtant selon les principes, dans la négociation par rapport au projet où une société minière, en dehors de la responsabilité sociétale, certains aspects allant dans le sens de la compensation, de l’indemnisation et autres, doivent être pris en compte. Mais à Souapiti, à en croire les membres de l’UDSS, aucune condition n’est remplie jusqu’à date.
« Tous les villages qui ont été délocalisés, là où ils sont allés, n’ont pas de l’eau à boire et les populations vivent dans les habitations cloisonnées et non appropriés. Une fois dans le village de Tayiré pendant nos enquêtes, nous avons cherché à savoir combien de bâtiments ont été recensés. La réponse, est de 460 maisons recensées par le projet. Quant aux arbres fruitiers, les responsables du projet ont demandé aux jeunes de les recenser, et il y a eu plus de 3000 milles. Ensuite, il y a eu le recensement de toutes celles (maisons) inhabitée. Mais qu’est-ce que nous avons constaté, parmi toutes ces maisons recensées, il n’y a eu que 260 bâtiments, construits dans la localité qui doit recevoir ce nouveau village appelé Madina-Tayiré. C’est tout cela qui touche à la dignité de nos populations et que nous dénonçons et revendiquons.»
Selon Me Camara, qu’à la venue de Souapiti, les responsables du projet ont confié aux parents de leur offrir un paradis terrestre. Mais en réalité dit-il, c’est un espoir perdu jusqu’à maintenant. Car, même les maisons que la société a trouvées en cours de construction, n’ont pas été prises en compte au moment de la délocalisation de ces populations, a précisé le porte-parole.
Pour ce sinistré et Secrétaire général de l’Union pour la Défense des Sinistrés de Souapiti, non seulement la perte est énorme, mais quitter la terre des ancêtres constitue également un autre calvaire.
« Nous sommes sinistrés parce que nous avons perdu nos biens, nos arbres fruitiers. Sinistrés parce que nous n’avons pas où cultivé et élevé et ils nous ont donné des maisons non adéquates, où les populations ne peuvent pas vivre. Alors c’est pourquoi nous interpellons aux autorités afin d’aider ces populations qui y vivent là, depuis plusieurs années. Ces bien entendu, leur appartiennent et non à l’État», a témoigné Amadou Bah, S/G de l’association et ressortissants de Konkouré.
De nos jours, certaines localités notamment Konkouré, la société leur a déjà décidé de quitter les lieux dans une semaine. Mais pour les habitants qui se font chasser, sans rien au retour estiment-ils, n’en quitteront pas, même s’il faut les tuer.
Pour maguineeinfos.com, Sâa Robert Koundouno