Les différentes réactions des acteurs politiques, de la société civile et celles de l’autorité en charge du système éducatif guinéen, depuis la publication de ces résultats, n’en finissent toujours pas d’alimenter les journaux du pays. Ce mercredi 24 juillet 2019, le premier responsable de la communication du SLECG, Mohamed Bangoura, s’est prononcé au micro de maguinéeinfos.com, sur ces résultats catastrophiques selon l’avis de la plupart des citoyens, tout en portant un doigt accusateur au gouvernement qu’il estime d’être à la base de tout.
Avec un taux de réussite estimé à 44,46%, les résultats de l’examen d’entrée en 7 è année restent loin un espoir, non seulement pour les élèves, mais aussi les parents et acteurs en charge du système éducatif, notamment le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG). Interrogé cet après midi, sans trop réfléchir, Mohamed Bangoura a dit que cet échec a été expressément provoqué par le gouvernement qui s’est inscrit selon lui, dans la logique de retourner les parents d’élèves et élèves contre eux.
« Le gouvernement nous accuse d’avoir été à la base de l’échec de ces enfants. Mais, ils oublient que le premier responsable et véritable coupable c’est lui même. Parce que, durant les premiers mois de grève du syndicalisme, ils ont plutôt préférés, à la place des enseignants titulaires, des jeunes mal formés et militants, introduits dans les différentes salles de classes afin de dispenser les cours jusqu’à la suspension de ce mot d’ordre de grève», a répliqué M. Bangoura.
Toujours dans cette même lancée, a côté du gouvernement a t-il dit, les autorités scolaires qui ont mises en place un système de passage obligatoire en classe supérieure, sont également acteurs de ce résultat catastrophique.
« Lors que vous sillonnez les différents établissements d’enseignements élémentaires publics, vous verrez que dans aucune des classes, les enfants redoublent. Alors ce passage obligatoire aussi a un impact négatif sur les résultats des différents examens de fin d’année. Parce que, les bons et les meilleurs élèves, sont au même moment, envoyés en classe supérieure. Et comme ça, celui-là qui avait plus d’envie et d’énergie, commence à baisser les bras. Car, il se mettra en tête, qu’il fournisse l’effort ou pas, l’année à venir il se retrouvera en classe supérieure et c’est ceux-là qui, à la longue, deviennent des candidats normaux», a fait remarqué ce membre du SLECG, avant de préciser d’ailleurs que la première des responsabilités c’est d’abord le gouvernement, ensuite le ministère de l’Éducation Nationale, mais aussi des parents d’élèves qui, aujourd’hui, ont carrément démissionnés dans l’instruction et l’éducation de leur progéniture.
Si le gouvernement guinéen, a jetté l’anathème à un moment donné sur le SLECG, le fait d’occasionner la perturbation des cours au sein des établissements suite à sa grève lancée sur toute l’étendue du territoire national, Mohamed Bangoura lui, pense à l’insuffisance et l’incapacité notoire du MENA à gérer le système éducatif guinéen.
« Vous n’êtes pas sans savoir que les cours ont pris fin dans la première quinzaine du mois de juin. Donc c’est pour vous dire, de la suspension de la grève jusqu’à la première quinzaine du mois de juillet, les cours étaient intenses dans les différentes salles de classes. Alors pour mieux appréhender la réalité liée à cet échec, c’est de se poser des questions sur le choix des correcteurs et les sujets qui ont été mis à l’approbation des enfants. Ceci, en cherchant surtout à savoir si ceux-là qui ont fait ce choix ont tenus compte de la progression annuelle des programmes ou si ce sont des enseignants qui sont en situation de classe car, on ne peut choisir un sujet pour un examen pendant qu’on est au bureau» s’est-il défendu.
Orientant le débat vers un autre angle qui n’est autre que les résultats du BEPC et du Baccalauréat qui seront très bientôt disponibles en Guinée, le premier chargé de communication du SLECG a dit qu’il ne sera pas étonné de l’échec qui surviendra de ce côté. Il a argumenté en tenant compte du rapport de la commission du système éducatif guinéen, donné en septembre 2016. Et dans l’un des passages de ce rapport a-t-il rappelé, cette commission a demandé la diminution progressive du nombre de candidats admis au baccalauréat, ce qui va du coup entraîner l’extension progressive du nombre d’institutions d’enseignement supérieur privées en République de Guinée, durant 2017, 2018 et 2019.
« Ça voudrait donc dire, en tant compte de la politique de la dite commission bien-sûr, que cette année 2019 aussi, il faut s’attendre à un résultat catastrophique du côté du Baccalauréat», a terminé Mohamed Bangoura.
Pour maguineeinfos.com, Sâa Robert Koundouno