Beaucoup pensaient que le Syndicat National de l’Éducation ( SNE) allait resté muet devant ce faible pourcentage enregistré cette année aux différents examens nationaux en Guinée. Ce samedi 10 août 2019, cette autre structure syndicale a rendue publique, une déclaration dans laquelle, le gouvernement, des enseignants, des parents d’élèves, les syndicats et les élèves eux-mêmes, ont été pris comme responsables de cet échec. Avec un faible taux de réussite de 44,46 % au CEE, 44,11% au BEPC et 24,38% au Baccalauréat unique, le SNE à travers la voix de Michel Pépé Balamou son Secrétaire général, envisage certaines recommandations comme: l’Organisation des états généraux de l’éducation ; L’ Augmentation du budget alloué à l’éducation ;
L’ Augmentation et la revision des cadres mandatés pour accomplir les travaux du secrétariat des examens nationaux et tant d’autres.
Nous proposons la présente déclaration ci-dessous
Déclaration N° 013/BEN/SNE/2019 du Syndicat National de l’Education ( SNE) sur les résultats des examens de fin d’année, session 2019.
Le Syndicat National de l’Education a suivi avec une attention révoltante la publication des résultats des examens de fin d’année :
Certificat de fin d’études élémentaires (CEE) ; brevet d’études du premier Cycle (BEPC) ; et le baccalauréat unique, session 2019. Publication qui a fait naitre un sentiment d’indignation nationale : de l’homme de la rue, aux acteurs de la société civile, en passant par les acteurs politiques, des parents d’élèves et les enseignants, tous dénoncent avec véhémence l’évanescence et la déliquescence de notre système éducatif qui, d’année en année, nous offre un spectacle de pessimisme débordant. Il convient de rappeler aux autorités de notre système éducatif, que l’évaluation d’un enseignement apprentissage ne vise pas à s’enorgueillir d’un taux élevé d’échec qu’on pourrait brandir comme un trophée de guerre pour justifier la rigueur qui aurait caractérisé la passation des épreuves, mais un moment déterminant pour savoir réellement si cet enseignement apprentissage s’est déroulé dans les conditions pédagogiques optimales souhaitées et s’il y a eu une assimilation progressive et positive de ces notions enseignées.
De ce point de vue, ce faible taux de réussite de 44,46 % au CEE, 44,11% au BEPC et 24,38% au Baccalauréat unique est symptomatique de l’échec de la politique éducative mise en place par le gouvernement de la République, si la responsabilité d’un enfant mal éduqué est imputable à ses parents, celle d’un élève mal formé est aussi imputable à l’Etat, au gouvernement, au Ministère de l’éducation nationale et aux enseignants sans oublier aussi celle des parents et amis de l’école.
Ainsi, le SNE porte à la connaissance de l’opinion nationale et internationale que le faible taux de réussite aux différents examens nationaux a plusieurs causes :
1- De la responsabilité du gouvernement :
- Le faible pourcentage du budget accordé à l’éducation (12 à 13%) alors que dans la sous-région çà oscille entre 25 et 40%.
- La faible capacité d’accueil de nos institutions d’enseignements supérieurs. Si on oriente plus les bacheliers dans les universités privées, il faut alors rapidement construire des universités publiques dignes de nom. En le faisant, on éviterait la traversée de la mer méditerranée par des milliers de jeunes guinéens.
- 2- De la responsabilité des enseignants: Aujourd’hui, les enseignants guinéens sont psychologiquement démotivés, et la fonction sociale de l’éducation a été immolée sur l’autel des revendications corporatistes. Face à cet objectif non atteint, bon nombre font semblant d’enseigner.
3- De la responsabilité des parents d’élèves :
De nos jours, les parents ont dans leur écrasante majorité démissionné de leur responsabilité d’encadrement, de suivi des enfants à la maison et à l’école.
Le seul souci pour eux, est la recherche du quotidien dans une société où la cherté de vie est un dénominateur commun à tous.
4- De la responsabilité des élèves : La prolifération des nouvelles technologies de l’information et de la communication, surtout les réseaux sociaux sont en grande partie responsables de leur faible niveau. Si hier on s’amusait à lire des romans, aujourd’hui on s’amuse à se connecter sur les réseaux sociaux. Pour s’en convaincre, soumettez nos apprenants aux épreuves de dictée, de rédaction, de dissertation ou d’une demande de stage…
5- De la responsabilité syndicale :
De 2006 à nos jours, notre système éducatif est confronté à de grèves successives qui impactent négativement sur la qualité de l’enseignement-apprentissage. La preuve est que les zones sérieusement affectées par les dernières grèves ont enregistré des faibles taux de réussite. Il s’agit notamment de Faranah 12.66%, Kouroussa 1.92% , la préfecture de Mamou 7.92%, et la région de Boké 15.42% .
Sur ce, le SNE invite toutes les structures syndicales de l’éducation à la retenue et à leur responsabilité sociale qui est celle de la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs sans discrimination de région, de promotion et d’appartenance politique ; car l’école de la République est laïque et apolitique. S’il y a beaucoup de lauréats dans une préfecture ou une région, cela peut mieux s’expliquer par les défaillances du système de contrôle (Délégués, surveillants, administrateurs scolaires) ou d’ailleurs même par les efforts fournis par certains élèves de ces localités qui viennent de toutes les régions de la Guinée et appartiennent à différentes sensibilités politiques. La preuve en est que Kouroussa qui est la ville d’origine du Président de République a eu le plus faible pourcentage 1.92% et Mandiana la ville d’origine du Ministre de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation 25.97%, ce qui est en dessous de la moyenne régionale de Kankan (39.21%).
Pour preuve, ces lauréats au BAC unique admis dans la région de Kankan sont en majorité originaires d’autres régions ; notamment le 2em de la République en SS Fara Julien TOLNO PV 27045, école d’origine Morifindjan Diabaté de Kankan ; le 1er de la République en SE Francis KONOMOU PV 10 077, école d’origine El Alkaly Doumbouya de Siguiri
En fin, le SNE fait les recommandations suivantes :
- Organiser des états généraux de l’éducation ;
- Augmenter le budget alloué à l’éducation ;
- Augmenter et revoir les cadres mandatés pour accomplir les travaux du secrétariat des examens nationaux ;
- Multiplier par trois le nombre de correcteurs afin de permettre à chaque correcteur de corriger moins de copies et de prendre par exemple quinze (15) minutes sur chaque copie ;
Règlementer et parfaire la centralisation par le choix des cadres plus expérimentés en la matière ; - Prendre un temps suffisant pour contrôler les notes et sortir du fétichisme des dates c’est-à-dire (l’obligation de proclamer les résultats deux semaines après chaque examen).
Vive l’école guinéenne
Vive l’USTG
Vive le SNE
Pour que vive la République
Ensemble, nous pouvons
Bonne fête de tabaski à tous les musulmans
Conakry, le 10 août 2019
Le Secrétaire Général
Michel Pépé BALAMOU