C’est d’autant plus cette question que la plupart des cadres du système éducatif guinéen se posent actuellement, ceci, après les magouilles enregistrées lors des opérations de recensement du personnel enseignant.  De l’avis de la classe syndicale guinéenne notamment la SNE par la voix de son Secrétaire général Michel Pépé Balamou, aucun sérieux n’a été accordé par les agents recenseurs,  puisque 48.000 enseignants qui devraient être  recensés au départ se sont vus rehaussés à 50875 et  6408 autres enseignants  non recensés.

Le Secrétaire général du Syndicat National de l’Education SNE, à l’image de son camarade Aboubacar Soumah du SLECG, s’est prononcé sur cette actualité liée au toilettage du fichier enseignant issu de l’accord triparti signé le 10 janvier 2019 entre le gouvernement, l’USTG et le SLECG. Pour ce syndicaliste et acteur de l’éducation nationale, ces 12 millions de nos francs, bénéficiés par chaque recenseur n’ont servis à rien, sinon qu’aux défaillances et aux règlements de comptes.

« Avant ce recensement, on nous a parlé de 48.000 enseignants qui devraient être recensés. Alors, à partir du mois de mars 2019, ce même recensement effectué a donné 50875 enseignants recensés, voilà le paradoxe. De 48 on se retrouve à 50 mille et plus. Et malgré tout, il y a encore 6408 non recensés lesquels on a  fait comprendre aux gens que ce sont des fictifs pourtant loin de là », a fustigé M. Balamou.

Il faut le dire que le SNE n’était pas associé à cette opération. A cause des intérêts personnels que les uns et des autres ont mis au-devant pense Pépé Michel, les cadres de sa structure syndicale ont été mis de côté. Cependant, ces agents recenseurs de l’équipe dirigeante de Dr Mamadou Bano Barry ont travaillé de façon débarrassée et n’ont eu de formations appropriées dans ce sens.

« Nous avons voulu être associés mais parce qu’il y avait 12 millions en jeu que les gens n’ont pas compris, puisque chaque recenseur avait 400.000 fg par jour et 30 jours donnent ces 12 millions. Donc, vouloir associer les autres structures syndicales, ça serait une façon pour eux de réduire leur nombre de participants à cet effet. Et après tout,  constate encore beaucoup de failles au lendemain de ces travaux qui ne reflètent pas la réalité du terrain. Aujourd’hui, personne ne peut vous dire avec exactitude, le nombre de fictifs parce que tout simplement il n’y a pas eu de sérieux lors des opérations », a fait savoir le Secrétaire général de la SNE.

Au-delà de ces manquements, Michel Pépé Balamou a évoqué un autre aspect qu’est celui lié aux règlements de comptes enregistrés lors de ces opérations. A l’en croire, certains enseignants relevant de sa structure syndicale et qui pourtant étaient dans les normes, n’ont pas été recensés. Aussi, certaines écoles comme celles de Madina Wourra n’ont tout de même pas été recensées.

« Par exemple moi mon deuxième secrétaire chargé aux conflits et négociations, le nommé Moussa II Konaté, qui est professeur d’histoire n’a pas son nom, alors qu’il n’a pas chômé. Même un seul jour, et  pendant et après ces jours de grèves, il partait toujours mais qui ne s’est pas retrouvé sur la liste de ceux-là qui ont été recensés alors qu’il s’est  fait recensé. Mon adjoint direct Abou Camara qui est censeur également à Kankan et en situation de classe, lui ont met devant son nom comme un cas douteux à revoir. Mon coordinateur régional du côté de Mamou, Naby Sidibé lui, on dit qu’il est invalide, c’est-à-dire, qu’il n’est plus capable d’enseigner alors que le monsieur est bien portant. Voilà donc des situations qui montrent que, aucun sérieux  n’a été accordé à ce recensement

D’après lui, même dans la zone spéciale de Conakry, il y a également eu ces cas de défaillances. Là encore, avec 7271 enseignants au compte des trois départements (enseignement technique, éducation nationale et enseignement supérieur), ce sont  624 qui ont été considérés comme étant des cas douteux ou qui n’ont pas de documents. Mais également, 12 autres cas de décès signalés, 22 cas de maladies, 7 autres en formation et 174 en situation d’abandon avec 480 dossiers incomplets.

Pour lui, la réussite de ce recensement demanderait forcement l’implication du ministère du Budget, des Finances, de la Fonction publique et des trois ministères en charge de l’éducation, qu’il estime avoir la connaissance de leurs cadres. Mais aussi, recruter un cabinet d’audit du fichier du personnel de l’éducation qui devrait s’en charger de la vraie formation des cadres recenseurs, aptes à faire le travail.

«  Si ce ne sont que des jeunes qu’on a pris au nom de l’obtention des petits billets de 12 millions pour aller sur le terrain et qui ne maîtrisent même pas les outils informatiques, je crois que ce résultat qui a donné cela ne m’étonne pas. Le ridicule c’est que, au lieu de réduire les 48 milles comme nombre d’enseignant annoncé, on va au-delà du nombre annoncé au départ », a laissé entendre cet autre syndicaliste de l’éducation guinéenne au micro de la rédaction de maguineeinfos.com.

Sâa Robert Koundouno pour maguineeinfos.com