« Plus personne ne doit mourir de la rage, alors mobilisons-nous pour plus jamais d’ici l’horizon 2030 ». C’est le souhait du ministère de la santé guinéenne, une annonce faite ce lundi 26 août 2019 par le ministre Roger Patrick Millimouno, à l’occasion du lancement de la campagne de vaccination contre les risques de la rage en Guinée. La cérémonie a eu lieu à la Mairie de Matoto, la plus grande Commune du pays. Avec 72% de cas révélés positifs selon certains échantillons analysés dans les laboratoires centraux, la rage reste encore, malgré certains efforts, un problème de santé publique en Guinée.
Cette maladie infectieuse d’origine virale, se transmet de l’animal à l’homme par les salives des animaux infectieux et lors d’une morsure et autre. Elle peut être fatale aussi bien pour l’homme que pour l’animal. Selon le représentant des Nations Unies, la rage fait partie des maladies tropicales négligées. Elle touche 80% des populations pauvres et vulnérables en milieu rural isolé, où l’accès aux vaccins est surtout difficile.
« Dans le monde, les décès dû à la rage sont rarement notifiés et environ 40% des enfants de 5 à 14 ans en Afrique et en Asie sont les fréquentes victimes. En 2010, l’agence des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et l’organisation mondiale de la santé animale se sont donné la main pour aider la Guinée à élaborer un plan stratégique mondial d’éradication de la rage à l’horizon 2030. C’est à ce titre que nous saluons votre initiative de lancer la première campagne nationale de lutte contre cette maladie» a rappelé le représentant.
Selon certaines données mises en évidence par le profil épidémiologique, les préfectures de N’Zérékoré, de Faranah, de Boké et de la Commune de Matoto, enregistrent le plus grand nombre de morsures déclarés et parfois avec quelques cas de rages humaines. D’où les raisons du choix de cette Commune pour le lancement de ladite campagne.
Réjouit à l’occasion de ce lancement, le premier responsable à la tête de la plus grande circonscription du pays, a tout d’abord invité ses citoyens à se mettre à la disposition des agents vaccinateurs afin de faciliter cette opération de santé publique.
« On ne peut pas entretenir cette santé si nos animaux domestiques ne sont pas débarrassés de certaines maladies à haut risque et transmissibles à l’homme. Je vous rassure donc M. le ministre, que les autorités communales et les élus locaux se mettent entièrement à la disposition des agents pour la réussite de cette campagne», a laissé entendre Mamadouba Toss Camara, le Maire de Matoto.
Conscient des efforts déjà consentis par le gouvernement et les partenaires techniques et financiers, le ministre de la santé a néanmoins indiqué que la rage reste encore un problème de santé publique, cela suite au faible niveau d’application des mesures de prévention. Cependant selon lui, cette maladie peut être contrôlée par le biais de la mise en œuvre des programmes de vaccination des jeunes qui en sont les principaux vecteurs.
« C’est dans ce cadre que se situe la présente campagne de vaccination basée sur le risque et pour répondre à une préoccupation découlant d’une riposte appropriée face à la recrudescence des morsures de chien. En effet, il est inquiétant de constater que la plupart des échantillons analysés dans les laboratoires vétérinaires centrales se sont révélés positifs à la rage et plus de 72 %», reconnaît le ministre Roger Patrick Milloumouno.
Partant des données de recensement du service vétérinaire, au moins 33 cas de morsure de Chien sont enregistrés par semaine en Guinée. C’est pourquoi, à en croire le Directeur général de ce service, l’État a déjà mobilisé les vaccins contre cette maladie au niveau de toutes les préfectures de la Guinée où le prix est à 300.000 fg pour la prise en charge.
« Tout dernièrement à Farmoriah, nous avons fait un démembrement de plus de 800 chiens y compris ses districts environnant soit un chien pour 40 habitants. Cette activité doit être continuelle afin de pouvoir démembrer tous les chiens en République de Guinée, ceci pour aller vers l’élimination de cette maladie de rage» a dit le Directeur.
Lancé ce 26 août à Conakry dans la Commune de Matoto, cette campagne va toucher toutes les préfectures de la Guinée et pour une durée d’un an.
Sâa Robert Koundouno pour maguineeinfos.com