En prélude de la commémoration des 10 ans des massacres du 28 septembre 2019, la Coalition Guinéenne pour la Cour Pénale Internationale (CGCPI) a animé une conférence de presse à Conakry ce mercredi, 25 septembre 2019. Une conférence au cours de laquelle ces activistes des droits de l’homme demandent à un procès juste et équitable ainsi que l’indemnisation des victimes.
Le 28 septembre 2009 marque une date historique et sombre pour le peuple de Guinée. Une date où des hommes politiques, acteurs de la société civile et citoyens manifestaient leur ras-le-bol contre la candidature de Moussa Dadis Camara à l’élection présidentielle de 2010 pendant lequel environ 150 personnes ont été tuées, des dizaines des femmes violées, environ une centaine des disparus et des blessés, des séquestrations, des arrestations illégales et des dégâts matériels importants.
Pour cette coalition, les victimes sont toujours impatientes et réclament un procès juste et équitable.
« Si de nos jours, 10 ans après les massacres, l’information a été clôturée depuis le 25 juin 2019, par devant la Cour suprême avec douze (12) accusés, environ quatre cent trente (430) victimes entendues, quinze (15) témoins auditionnés et la mise en place du comité de pilotage pour la tenue du procès, force est de reconnaître que les victimes sont de nos jours impatientes voire inquiètes quant à l’ouverture d’un procès juste, équitable et inclusif », a rappelé Boussiriou Diallo, responsable de la communication.
Selon ces activistes des droits de l’homme et quelques victimes présentes, depuis l’ouverture des enquêtes en février 2010 devant les juridictions guinéennes, beaucoup de victimes sont décédées, certaines sont malades et vivent dans la « Précarité absolue » sans oublier quelques femmes répudiées par leur mari et celles attentes du VIH SIDA suite aux viols dont elles ont été victimes doivent être assistées.
Pour le Président de cette coalition guinéenne pour la cour pénale internationale, Me El hadj Hamidou Barry n’a pas manqué de dire que son organisation n’a cessé de travailler car les juridictions guinéennes considèrent les massacres du 28 septembre ce sont des crimes ordinaires. Or, leur position qualifie que ces événements/crimes comme des crimes contre l’humanité au vu du rapport international d’enquête des Nations-Unies et que l’affaire était en examen préliminaire au niveau de la cour pénale internationale à travers 16 missions en Guinée. Il s’est par ailleurs interrogé sur la nécessité de changer le site qui devrait abriter le procès qui est le Cinéma Liberté car il s’agissait seulement de compartimenter, sonoriser la salle et le lieu proposé récemment, il n’y a que des arbres et des herbes qui se sont donnés rendez-vous.
Pour rappel, certaines victimes précisément les trois anciens ministres ont reçu chacun deux milliards de francs guinéens soit six milliards. Et la CGCPI lance un appel au gouvernement guinéen, au comité de pilotage, aux partenaires bi et multilatéraux pour l’indemnisation provisoire des victimes des massacres du 28 septembre et l’ouverture d’un procès juste et équitable.
Mamadou Adama Barry pour maguineeinfos.com