« Si nous devons mourir, mourons de noble mort », disait un penseur. Soyez raisonnable mes frères et sœurs. La Guinée est une perle rare! Je suis Baga, Soussou, Maninka, peulh, forestier, bref je suis guinéen tout court. Et vous aussi! J’en suis sûr et certain que nous sommes de la même famille. Alors, à quoi sert bon de brûler ce beau pays? Vous allez me dire sans doute que c’est pour des raisons politiques. Oui des raisons politiques. Mais vous savez tous que cette même politique est un moyen de développement et de reconstruction. Mais malheureusement chez nous, elle revêt d’une autre image. Une image sortie des ambitions partisanes et plus loin ethniques pour ne citer que celles-là.
Chers frères et chères sœurs, la politique n’est pas faite pour détruire une Nation, mais plutôt pour la construire. Retenez bien! Vous allez encore me parler de la démocratie. La démocratie comme disait l’ex-président américain, Abraham Lincoln, « le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple », fin de citation. Mais pour toute personne éprise de conscience citoyenne, nous devons nous rendre compte que le peuple ne peut décider que dans une période de paix et de quiétude sociale. Et donc au tour de la table. C’est pour quoi, j’en appelle à la conscience citoyenne et au débat responsable pour que ce peuple même évite de se jeter dans la gueule du grand Loup. Que ce grand peuple évite de se coller une grande tâche noire qui a un certain moment de l’histoire du monde, risquerait de l’abîmer dans l’océan.
Encore une fois la République de Guinée est une perle rare. Je suis guinéen comme vous! Et je ne trouve aucune raison de brûler ce beau pays que mes ancêtres m’ont laissé. Je veux l’alternance dans ce pays, Je veux que la justice règne dans ce pays, je veux un Etat de droit comme tout bon guinéen. Mais je sais quand bien même que c’est seulement dans la paix, que tout peut être possible. Et que tout ce dont je rêve, sera une réalité. Je suis homme politique, je dois militer pour la paix. Je suis journaliste, je milite pour la paix. Je suis syndicaliste, je vote pour la paix. Je suis orphelin, la paix d’abord. Je suis un simple citoyen, je suis pour la paix.
D’ores et déjà, je m’incline devant la mémoire des dix jeunes guinéens tués par balles réelles durant ces trois jours de manifestations contre le troisième mandat du professeur Alpha Condé. Je mets à nu toute ma tristesse et ma désolation. Et je présente mes condoléances aux familles guinéennes victimes de ces lourdes pertes. Que l’âme des disparus repose en paix ! Amine! Chers guinéens, la paix n’a pas de prix. Espérons que ce message tombera dans de bonnes oreilles pour que vive la paix en Guinée.
Par Yamoussa cheick Camara, journaliste