Il n’y a pas eu de cours ce jeudi, 31 octobre 2019 dans la capitale guinéenne, Conakry. Pour cause, l’accueil du président de la république, Alpha Condé qui rentre d’une rencontre en Russie. Au delà de l’arrêt de l’administration, les salles de classe ont demeuré cadenassées toute la journée.

On se demande ce qui arrive bien au gouvernement d’un pays comme la Guinée qui ordonne l’arrêt de toutes activités et voire même la fermeture des classes pour dit-on accueillir le président qui rentre tout simplement d’une rencontre des chefs d’Etat. Est-il venu finalement avec la clé du développement égaré à la Guinée depuis des siècles et que les populations recherchent tant comme une aiguille dans la brousse pour sortir de la misère? Rentre t-il d’une compétition où il a eu le trophée pour enfin changer l’image du pays qui s’avère toujours assez pâle et gauchement sombre? Tout le gouvernement devient-il le parti au pouvoir (le RPG -AEC? La réponse à ces questions se trouve dans la comédie du siècle qu’on a bien voulu montrer aux yeux du monde,que le gouvernement guinéen est capable de paralyser lui-même toutes les activités parce que la démagogie devient une religion ou bien parce qu’ici,chacun fait ce qu’il veut et puis après rien.

Tout ça on peut comprendre, mais est-ce une folie de fermer les portes de l’administration et les écoles pour un intérêt aussi égoïste qui n’arrange qu’une partie du peuple et pour dire mieux une poignée de personnes au service du ventre et des besoins personnels ? La Guinée vit-elle sur une autre planète toute seule ? L’arrivée d’Alpha Condé mérite t-elle de conduire l’administration vers un arrêt forcé ou bien cela vaut bien le coût de prendre les apprenants et les transporter dans les rues pour des causes politiques et politiciennes.

Le constat caustique qui se dresse en ce jeudi dans la capitale reste tout simplement et naturellement enclin à la pitié.

Alors que l’école guinéenne ne s’est même pas encore remise de ses blessures au sortir d’une très longue période de crises qui date maintenant des années sans dénouement favorable,les cadres du pays se trouvent le devoir de priver les élèves d’une journée de cours et cela pour juste répondre à la mobilisation du FNDC le jeudi, 24 octobre dernier. Quelle folie! La réalité dans les écoles est dépourvue de tout commentaire.

Mais attendez, tendons nous vers une course ou encore compétition de meilleur mobilisateur entre le gouvernement et le Front National pour la Défense de la constitution ? Si cela s’avère par malheur, ce serait le véritable chaos de la décennie dans lequel on puisse embarquer une économie à genoux,boiteuse avec des béquilles, et qui de surcroît aveugle avec une canne.

Quand on s’entoure de magouilleurs, la croissance économique devient de facto un projet sur la table et non une réalité qu’on peut vivre et savourer. Quand le laissé-aller prend le contrôle de tout dans un pays, les autorités agiront comme s’ils avaient inventé ce pays.

Débloquer des milliards pour un simple accueil est triste et découragement démagogique.
Il faut à un moment que nos dirigeants sachent que le monde autour de nous évolue alors qu’on devrait aussi chercher à faire mieux que de se tailler à une course politique pour se maintenir dans le fauteuil présidentiel.

Dans cette manipulation à ciel ouvert, la jeunesse ne devrait-elle pas un peu avoir conscience pour se construire un avenir meilleur, ou bien le guinéen lui est créé avec l’eau de la pauvreté ? Doit-il naître et mourir pauvre parce que dans les familles la pauvreté reste un héritage ? Regarder ce pays et le voir dans les mains des magouilleurs est le plus grand mal dans lequel on puisse se tremper pour l’éternité.

Notre pays vale mieux que ça !

Ce qui fait encore davantage mal,c’est de voir des gens applaudir sans rien comprendre,et d’autres fermer les yeux sur des réalités abominables qui mènent le pays tout droit vers un chaos sans changer d’avis alors qu’au même moment, un groupe d’individus troque sa conscience pour de biens matériels. La Guinée mérite mieux!

On se demande dans cette comédie d’accueil,qui est le gagnant et qui peut perdre de plus ?
En tout cas à l’avenir, l’histoire retiendra qu’un jour le gouvernement d’Alpha Condé a refusé de travailler un jour plein parce que le président rentre au pays, et cela a couté aux apprenants une fermeture de classes. Ce qui peut paraître comme le sommet de la démagogie.
Mohamed Bah