La rédaction de maguineeinfos.com a fait un retour ce jeudi, 21 novembre 2019 sur les sites de Kaporo -rails, Kipé 2 et Dimesse victimes de déguerpisssement pour voir de quoi ils ressemblent désormais après le passage des machines il y’a de cela plusieurs mois. Mais sans surprise, rien de concret n’est encore fait sur le terrain comme l’avait promis l’Etat dans son argumentaire lors de la casse. Une attitude qui met en colère les anciens habitants de ces zones citées haut.

Diallo Alhousseny

Depuis le début de la casse de kaporo-rails le 25 janvier 2018, les habitants se réclament toujours victimes d’injustices et parlent d’un règlement de compte politique vis à vis du gouvernement puisqu’à les en croire, rien a motivé la décision de l’Etat de faire passer les bulldozers sur leurs demeures vu que même une brique n’est encore présente pour parler de la construction d’infrastructures dont faisait cas le gouvernement au moment de la démolition. « sur ce site l’Etat est venu faire ce qu’il voulait faire. Nous remarquons actuellement que c’est devenu un dépotoir d’ordures parce que les gens viennent de partout pour déposer des ordures. On ne sait pas pourquoi l’Etat n’a toujours rien fait. Je peux dire que c’était un règlement de compte politique qui visait nous habitants de kaporo-rails, Kipé 2 et Dimesse. » A fait remarquer Diallo Alhousseny, victime de Kipé 2.

Cela fera bientôt un an depuis que les bulldozers ont marché avec force sur les habitations à kaporo-rails, Kipé 2 et Dimesse. Et depuis lors, les habitants se sont barrés et certains jusqu’à présent peinent à se trouver une situation normale. La casse selon certains a non seulement déchiré le tissu social ici qu’ils entretenaient, mais a aussi brisé l’avenir de beaucoup d’enfants qui seraient devenus aujourd’hui des délinquants vu qu’ils n’ont plus accès à la scolarisation. Les impacts, c’est aussi sur le quotidien des femmes.

Avant le déguerpissement, beaucoup de femmes se débrouillaient dans les marchés de proximité pour subvenir aux besoins de leurs familles respectives, chose qui n’est plus possible aujourd’hui malgré la création d’un mini marché dans ce désert. « nos maisons ont été démolies et tous nos parents sont dispersés dans la nature, cela nous inquiète vraiment. On ne sait pas si on va récupérer nos biens ou pas. Vous voyez où on vend maintenant? Dans ce marché qu’on a créé ici aussi, chaque fois on est menacé de quitter et on ne sait pas où aller parce que c’est ici on se débrouille pour subvenir aux besoins de nos enfants. Actuellement même trouver de quoi se nourrir est difficile parce que moi de l’autre côté où on vendait avant la casse, je gagnais beaucoup contrairement aux réalités de ce petit marché qui nous abrite désormais. » A fait savoir une autre victime de kaporo-rails.
Avant la démolition, le collectif des déguerpis de ces zones avait saisi le tribunal de première instance de dixinn pour se faire entendre mais malheureusement, il a été débouté. Ce qui lui (le collectif)a conduit à saisir de facto la justice de CEDEAO pour trancher dans cette affaire qui devient du jour au jour un lointain souvenir.
La procédure suit son cours normal disent-ils ”les déguerpis” aux espoirs tordus et fauchés.

Mohamed Bah Pour maguineeinfos.com