Entre les pros et contre pour  la nouvelle Constitution en faveur de la Guinée, il y a bien un camp qui ne partage pas les mêmes  idéologies que ces deux derniers. C’est autre dénommé le Front pour une Alternative Citoyenne  (FAC), a récemment été rebaptisé au cours d’une conférence tenue à la maison avec  désormais comme slogan  » ANAWOTAGUI ». Selon le coordinateur de ce front, l’objectif principal des membres est de mener un combat responsable afin de renouveler la classe politique guinéenne. Ils s’opposent d’ailleurs aux démarches du FNDC, mais aussi et surtout, à ce qu’Alpha Condé donne la main à une autre à partir de 2020. C’est pourquoi sur votre quotidien en ligne au cours d’un entretien, M. Bayo a confié qu’il n’acceptera jamais de rallier leur mouvement ni à  la mouvance moins à l’opposition qu’il estime tous avoir possédé le même système, celui de mettre la Guinée à terre. 

Maguineeinfos.com: parlez-nous tout d’abord de votre mouvement  » ANAWOTAGUI », récemment rebaptisé, le Front pour une Alternative Citoyenne FAC ?

Alpha Bayo : FAC est un mouvement qui s’inscrit dans la dynamique du renouvellement de la classe politique guinéenne. Cette Classe politique qui dirige actuellement, notamment la mouvance présidentielle est une classe moribonde, incompétente. Alors nos remarques faites, c’est que ceux qui se battent aujourd’hui pour le pouvoir sont dans la même catégorie. Et donc, si nous avons dit ANAWOTAGUI, c’est bien en connaissance de cause et nous assumons nos propos. Car, depuis l’arrivée du Président actuel au pouvoir, vous remarquez que notre pays est dirigé à travers les accords politiques et se sont ces accords que nous nous avons dénoncé pour dire: pourquoi vous signez ces accords ? À quoi sert de les signer avec un pouvoir qui ne les a jamais respectés? Alors c’est pourquoi nous nous disons tout simplement que ANAWOTAGUI, d’où la naissance de ce slogan. 

 Alors si nous  remarquons que le combat que vous êtes en train de mener ne s’inscrit pas dans l’intérêt supérieur de la nation, nous n’allons jamais nous reconnaître dans votre combat et c’est là que nous disons ANAWOTAGUI. C’est pourquoi si vous remarquez que les commissaires de  l’opposition ont claqué la porte à la CENI, c’est qu’à travers leurs accords, ils ont taillé des lois sur mesure pour pouvoir être au niveau de cette institution en charge des élections en Guinée.

Parlant justement de ces accords signés entre la mouvance et l’opposition qui ne sont toujours pas respectés, selon vous, qui en est le responsable entre ces deux camps?

Lors de notre conférence de presse, nous avons fait savoir que nous n’avons qu’un seul adversaire qui est non seulement dans la mouvance mais aussi dans l’opposition et  qui n’est autre que le système. C’est ce système de Conté à Condé que nous sommes en train de combattre. Ceux qui sortent aujourd’hui pour dire non à la nouvelle Constitution, ce sont eux aussi qui hier, ont fait la promotion du référendum en 2001. Même si on va faire taire les noms, mais retient qu’un monsieur qui a été ministre de la défense nationale et que pendant son passage au département il y a eu plus de 80 morts et se retrouve aujourd’hui avec l’opposition pour dire Amoulanfé, comment vous trouvez cette dynamique ? C’est pourquoi nous n’allons jamais accepter de nous rallier avec des politiques qui ont contribué à mettre ce pays-là à terre. Ce n’est pas possible.  

Quels ont été les objectifs de la création de ce mouvement et de ce qu’on peut retenir sur vos démarches ? 

Notre objectif principal, c’est comment renouveler la classe politique guinéenne car, celle qui dirige actuellement et celle qui est à la conquête du pouvoir, sont dans le même système. Alors il faut donner du sang nouveau à la classe politique. C’est pourquoi nous avons comme crédo, l’émergence d’une classe politique guinéenne. À côté de cela, nous avons autre objectif tel que l’animation de la classe politique guinéenne à travers les propositions. C’est pour cela que toutes nos démarches doivent s’inscrire dans la défense de l’intérêt général de la nation. Sinon pour l’instant, nous avons décidés de nous taire sur toutes nos stratégies. 

Alors vous et moi, savons que la Guinée est émaillée de différentes crises sociopolitiques depuis un beau temps. Votre position la dessus?

D’abord nous nous en avons marre de ces différents cas de morts, de cette division qui s’installe mais aussi de cette manière de faire la politique en Guinée. Pour nous on peut faire la politique autrement car, nous estimons que  la démocratie est une joie, l’entente, la cohésion sociale. Vous pouvez être d’un bord politique et votre femme d’un autre. Mais vous constatez qu’il y a une exacerbation de l’ethnicisation de la politique et ça c’est très grave pour notre pays. 

Quant à notre position sur le climat sociopolitique notamment l’annonce de cette nouvelle constitution qui fait débat aujourd’hui, nous nous sommes dit que nous n’allons être pour ou contre. Mais nous attendons d’abord de voir le contenu pour nous exprimer. Et toutes les actions que nous allons entreprendre seront des actions citoyens et responsable. Vous avez suivi cette adresse du chef de l’État à la nation, demandant au ministre de la justice de procéder à la vulgarisation de ce projet de nouvelle Constitution et nous, de façon intelligente, lorsque cela a été fait, nous avons récupéré l’avant-projet et nous l’avons étudié. Certainement un communiqué passera dans ce sens pour donner notre position claire et de façon objective.

Déjà que le Président Condé s’est prononcé sur ce projet de nouvelle Constitution, dites-nous jusqu’à quel niveau que vous estimez la réussite quant au combat du FNDC?

Le combat du FNDC c’est de défendre la Constitution du 07 mai 2010. Alors nous nous estimons que si le Président s’inscrit dans une dynamique de renouvellement des règles et principes liés au fonctionnement de l’administration, nous pensons qu’il n’y a pas de problème. Mais si c’est dans un notre sens non. Nous nous n’avons rien de ce combat du FNDC car vous n’êtes pas sans savoir que nous avons des points de convergences et de divergences. En termes de convergences, nous nous ne voulons pas que le Président Alpha Condé se maintient au pouvoir au-delà du mandat légal. Qu’il organise les élections en 2020 et passe la main à une nouvelle génération. Mais avec cette tournure que prend le combat du FNDC, il serait très difficile d’y aboutir parce que la démarche n’est pas la bonne puisqu’ils se laissent dominer par les opposants qui ont un agenda caché. Ils passent juste par la société civile pour aboutir à leurs fins. 

Qu’est-ce que vous comptez faire pour terminer ?

Comme mot de la fin, je ne ferai qu’inviter les gens à un débat responsable. À cause de la démocratie on ne peut brûler notre pays. Nous avons en commun un bijou qui n’est autre que la République de Guinée. Donc, le combat que nous sommes en train de mener, chacun doit s’inscrire dans la protection, et dans la défense supérieure de cette nation que Dieu a tout donnée. Alors surtout aux jeunes de savoir que nous devons prendre à partir de là, notre destin en main.