Le ministre d’État en charge de la justice et garde des sceaux était le vingt quatrième membre du gouvernement a déroulé son bilan et ses perspectives devant les hommes de médias ce vendredi, 10 janvier 2020 à Conakry, où il est revenu sur les tueries ces dernières heures dans la capitale.
Interrogé sur le niveau d’implication de son département pour arrêter ces tueries qui font de la Guinée un pays à risque, le successeur de maître Check Sacko trouve des arguments souvent qui ne tiennent pas. Bientôt notre pays aura une réputation de boucherie puisqu’on y assiste toujours à une tuerie plurielle surtout lors des manifestations.
Mais comme toujours, la justice peine à se faire sentir pour dénicher les coupables et les punir à la hauteur de leurs forfaitures. Le dernier cas de mort date de seulement 24 heures. « ce sont les personnes qui trouvent la mort au cours des manifestations politiques ou à caractère social. Ce que la justice peut faire, la justice est une machine qui est bien organisée. Il y’a les magistrats et les auxiliaires de la magistrature qui sont les policiers et les gendarmes. Quand il y’a une infraction, mort d’homme ou quoi que ce soit, la police judiciaire fait des constats,elle relève les preuves et défère les personnes mises en cause devant le procureur et lui aussi ouvre une information judiciaire», a expliqué Mamadou Lamine Fofana, ministre guinéen de la justice qui fait savoir que si la justice ne sévit pas encore, c’est parce que les auteurs des crimes perpétrés sont souvent difficiles à identifier s’il s’agit par exemple d’un meurtre commis lors d’une manifestation. « sachez que le calendrier politique est différent du calendrier judiciaire. La justice est lente, vous avez des affaires qui se jugent actuellement ailleurs qui datent de 25 ans et vous vous parlez d’une dizaine d’années. Ce qui est sûr, tous les cas de décès ont été constatés par la police judiciaire et elle est entrain de mener les enquêtes. Ces enquêtes commencent d’abord par l’autopsie pour savoir comment la personne est morte, elle a été touchée par balle, par matériel contondant ou par arme blanche. Il y’a aussi l’enquête balistique s’il s’agit de morts par balle, il faut voir la trajectoire de la balle pour essayer de desceller la personne qui est susceptible d’avoir tiré, mais malheureusement, ces morts d’hommes interviennent au cours des manifestations politiques ou syndicales et il est difficile de savoir d’identifier parce que les gens sont en mouvement, et il y’a des tires,on ne sait pas d’où ça vient et il y’a mort d’homme. Donc il faut une reconstitution et je vous assure que c’est très long », a -t-il conclu parlant ainsi du manque de preuves pour traquer les coupables et les traduire devant la justice alors que des images décrivant certaines scènes de violences restent encore visibles sur la toile où parfois les auteurs agissent à visage découvert.
Bah Mohamed
Pour maguineeinfos.com