En conclave à Douala, une trentaine d’experts en la matière préparent également la 18e assemblée générale de leur association prévue au Sénégal.

Le principal défi de l’entretien des réseaux routiers en Afrique s’exprime encore aujourd’hui en termes de financement efficient et durable. Les 34 pays membres de l’Association des fonds d’entretien routier africains (AFERA), en ont fait une préoccupation lors de la 3e réunion du bureau exécutif de l’AFERA, ouverte le 28 janvier dernier à Douala.

Pendant trois jours, cette problématique sera d’autant plus récurrente que 80% des échanges en Afrique sont supportés par la route. Une sollicitation qui interpelle davantage les différents Etats, surtout qu’il n’est pas indiqué de faire les affaires en l’absence de bonnes routes. « L’association a été créée parce que nous avons des problèmes communs. L’entretien routier a besoin de plusieurs ressources que nous n’avons pas encore, dès lors que le réseau ne fait que s’agrandir », formule l’administrateur du Fonds routier du Cameroun, Jean Claude Atanga Bikoe, par ailleurs auditeur à l’AFERA.

Selon nos sources, au Cameroun, par exemple, on situe les besoins en entretien routier autour 180 milliards Fcfa. Une estimation largement au-delà d’un budget annuel d’environ 50 milliards Fcfa à l’heure actuelle. A croire qu’il y a lieu de changer de paradigme, si on veut faire des routes des outils de développement.

L’AFERA, créée en 2003 à Libreville au Gabon, voudrait renverser la tendance, en plaidant auprès des Etats pour un accroissement des ressources financières. L’argent étant le nerf de la guerre. « Nous demandons aux bailleurs de fonds de contribuer au financement de nos routes. En même temps, il faut reconnaître qu’on ne peut pas attendre d’eux de financer l’entretien. L’entretien est une responsabilité nationale. C’est pour cette raison que nous nous battons, pour que les ressources des fonds d’entretien routiers soient améliorées et mieux gérées », relève le président de l’AFERA, Souleymane Traoré. Ce qui sous-entend l’amélioration de la programmation. Ces ressources sont certes insuffisantes dans tous les pays, mais l’AFERA conseille une utilisation rationnelle.

Dans sa démarche, l’association s’emploie à développer des partenariats avec des institutions financières telles que la Banque mondiale (BM) et la Banque africaine de développement (BAD). « Un contrat nous lie également à la direction des routes de l’Union africaine où nous sommes pleinement dans l’agenda 2063. Nous sommes convaincus qu’il ne peut pas y avoir d’échanges commerciaux intra-africains, s’il n’y a pas de routes de bonne qualité », renchérit Souleymane Traoré.

A l’issue des travaux, les experts produiront un régime juridique à même de garantir l’autonomie et la flexibilité du financement en question.

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