Qui des sept candidats en lice pour la présidentielle du 22 février 2020 sera élu président du Togo, pour les cinq années à venir ? Voici ce qu’il savoir de chacun des acteurs engagés dans la course. Les habitués et les nouveaux dans l’arène.
Agbéyomé Kodjo, 66 ans
Ancien premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale du temps de Gnassingbé Eyadéma, Agbéyomé Kodjo a basculé dans l’opposition depuis 2008, année où il a créé un parti politique. Ce n’est pas au nom de sa formation « Le Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement » (MPDD) qu’il est candidat, mais porté par un « une dynamique » de plusieurs partis. Il compte surtout sur l’appui de l’archevêque émérite de Lomé Mgr Fanoko Kpodzro initiateur des discussions qui ont conduit à sa désignation comme « candidat de l’opposition ». Quoiqu’il ne soit finalement pas le seul candidat de l’opposition.
Aimé Tchabouré Gogué, 73 ans
C’est la deuxième fois qu’il essaie de décrocher le poste présidentiel après une première tentative qui s’est soldée en 2015 par 4,03 % de voix, selon des résultats définitifs de la Cour Constitutionnelle. Cet économiste, ancien ministre et ancien député, dirige l’Alliance pour la démocratie et le développement intégral (ADDI) une formation qui a pris part à plusieurs coalition de l’opposition ces dernières années, y compris la « C14 » initiatrice d’importantes manifestations anti-gouvernementales en 2017.
Faure Gnassingbé, 54 ans
De tous les candidats c’est le plus habitué, puisqu’il est à sa 4e candidature, et le plus critiqué, puisqu’il est président sortant. Ses détracteurs ne manquent pas rappeler qu’il fait déjà 15 ans au pouvoir, après 38 ans sans partage de son père. Les organisations de droits de l’homme reprochent également à son régime des violations de droits de l’homme. Accusations toujours rejetées par ses partisans, qui préfèrent mettre en avant les réformes économiques qui ont valu des classements élogieux au pays ces dernières années. Et aussi la sécurité dont jouit le pays, voisin de la région du Sahel en proie à des actes de terrorisme.
Georges-William Assiongbon Kouessan, 53 ans
Ce pharmacien est le plus jeune de tous les candidats et c’est sa première candidature à une élection présidentielle. Sa carrière politique n’a commencé véritablement qu’en 2013, avec la création de son parti « Santé du Peuple ». Il a participé plusieurs coalitions de l’opposition ces dernières années, y compris la C14. Il a pris part aux élections législatives de 2013 sans remporter un seul siège. Par sa candidature, son parti acquiert une première expérience d’une participation à une présidentielle. S’il est élu, il se propose de faire un mandat transitoire de trois ans au cours desquels il conduira le pays à travers une série de réformes politiques.
Jean-Pierre Fabre, 68 ans
Président de l’Alliance nationale pour le Changement, c’est le plus capé des candidats de l’opposition avec une 3e candidature à une présidentielle. Ex bras-droit de l’ancienne figure historique de l’opposition Gilchrist Olympio, il s’est séparé de lui, après que ce dernier a conclu un accord avec le pouvoir. Avec d’autres dissidents, il a créé son propre parti et a été chef de file de l’opposition. Ses partisans le présentent comme l’un des rares acteurs à être resté « constant » dans l’opposition, mais beaucoup lui reprochent de s’investir peu dans les efforts de démarche unitaire. Il partage désormais le leadership de l’opposition avec de nouveaux acteurs.
Komi Wolou, 56 ans
Le secrétaire national du « Pacte socialiste pour le renouveau » (PSR) est assez actif ces dernières années au sein de la coalition de l’opposition dont il a été porte-parole. Son statut d’enseignant de droit et d’ancien doyen de la faculté de droit de l’Université de Lomé a souvent fait de lui un acteur majeur des débats sur les réformes constitutionnelles. Après avoir été des années dans l’ombre d’autres candidats, c’est la première fois qu’il se lance lui-même dans la course.
Mohamed Tchassona Traoré, 60 ans
Notaire, il était déjà candidat en 2015, avec un score de 0,90 % des voix. Cela n’a pourtant pas empêché le président du Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement (MCD) de se représenter en 2020. Son parti a aussi participé à la coalition de l’opposition de 2017, avant de se retirer après avoir pris une position divergente en appelant ses militant à se recenser pour les législatives de 2017 boycottées par ladite coalition. Ancien président de la chambre des notaires du Togo et ancien membre de la Commission nationale des droits de l’homme, Mohamed Tchassona Traoré espère créer la surprise.
BBC