De 10.000 à 20.000 personnes ont manifesté samedi à Ouagadougou pour protester contre l’imposition des primes des fonctionnaires, a constaté un journaliste de l’AFP.
Rassemblés à la bourse du travail, les agents de la fonction publique, soutenus par des travailleurs du privé, ont arpenté les artères de Ouagadougou, entonnant l’hymne national et scandant “Pain et liberté pour le peuple”, “Trop d’impôt tue l’impôt”.
Le gouvernement burkinabè a étendu en février l’impôt unique sur le traitement des salaires (IUTS) aux primes et indemnités des fonctionnaires.
Selon les autorités, il s’agit de “corriger une injustice et d‘établir une équité” avec les travailleurs du privé déjà assujettis à cet impôt.
Sur les quelque 200.000 agents de la fonction publique, 190.000 ont vu leur salaire de février diminuer de montants compris entre 1.000 et 5.000 FCFA (1,5 et 7,5 euros).
“Ce qui frappe et indigne les travailleurs et les citoyens, c’est que le gouvernement, au moment où il choisit de s’attaquer aux travailleurs, ferme les yeux sur les détournements, les vols, les fraudes et autres malversations qui font perdre à l’État des centaines de milliards de F CFA”, a indiqué le secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), Bassolma Bazié.
L’engagement du président Kaboré
La cinquantaine de syndicats prévoit une grève générale du 16 au 20 mars, ponctuée par une marche le mardi 17 mars.
Le président Roch Marc Christian Kaboré, élu en 2015, s‘était engagé à faire reculer la pauvreté, à travers un ambitieux Plan national de développement économique et social mais son gouvernement n’est pas parvenu à mobiliser les quelque 28 milliards d’euros nécessaires à son financement.
Le Burkina Faso, pays sahélien parmi les plus pauvres du monde, doit comme ses voisins malien et nigérien, faire face à des attaques jihadistes fréquentes qui grèvent son budget et ralentissnt son économie.
AFP