L’annonce est faite par les leaders politiques et sociaux de la Guinée, ce mercredi 11 mars 2020 à l’occasion d’une conférence de presse. Le Directeur général de la caisse nationale de la sécurité sociale va répondre les jours à venir devant la justice guinéenne. Malick Sankhon, comme c’est de lui il s’agit, est accusé d’avoir réitéré ses propos de formation des milices qu’il a prononcé il y a de cela 2 ans.
Les citoyens du pays notamment les opposants au régime Condé, continuent à faire face à des meurtres, des enlèvements extra-judiciaires, des kidnappings, des déportations dans les lieux inappropriés comme le camp Soronkoni Kankan, la villa 32 de la cité. Malgré ces nombreux cas de crimes et des nombreuses disparitions de personnes jamais retrouvées pendant ces six dernières années selon ces leaders à travers une déclaration, aucune action n’a été envisagée par l’appareil judiciaire contre M. Malick Sankhon et sa milice.
« Aujourd’hui, permettez-moi de vous annoncer solennellement que l’ensemble des leaders politiques et sociaux ont décidé d’intenter une poursuite judiciaire contre Monsieur Malick Sankhon pour crimes contre le peuple de Guinée en violation des dispositions constitutionnelles et légales. Ces propos, qui décrivent les actes posés par lui et d’autres sbires du régime actuel, auraient dû faire l’objet d’une procédure judiciaire initiée par le procureur de la République, mais hélas !», a regretté au nom des leaders, M. Pépé Francis Haba.
La Constitution Guinnéenne du 07 mai 2010, en son titre XV, l’article 141 stipule que » les forces de défense et de sécurité sont républicaines. Elles sont au service de la Nation. Elles sont apolitiques et soumises à l’autorité civile…..Nul ne doit les détourner à ses fins propres ».
Quant à l’article 142, il précise que » les forces de défense sont chargées de la défense du territoire national. [….] Les forces de sécurité sont chargées de la protection civile, de la sécurité publique, de la sécurité des personnes et de leur biens et du maintien de l’ordre public…. ».
« Étant un domaine exclusif de l’État, l’article 143 de la Constitution est donc formel: » Nul ne doit organiser des formations militaires, paramilitaires ou des milices privées, ni entretenir un groupe armé ». C’est en violation de ces dispositions constitutionnelles que Monsieur Malick Sankhon a déclaré publiquement et de façon répétitive la formation des » chevaliers de la république », une milice privée», a rappelé Pépé Francis.
Pour rappel, c’est lors de l’une des assemblées générales du parti au pouvoir, que Malick Sankhon aurait dit avoir reconstitué 2500 à 3000 jeunes et devrait former jusqu’à 10.000, une manière pour lui de défendre les acquis démocratiques, notamment la Constitution.
Sâa Robert Koundouno pour la maguinée.infos.com