Jadis modèle en matière de culture sur le continent africain et dans le monde, aujourd’hui, la Guinée peine à tirer son épingle de jeu. Le textile guinéen est relégué au second plan. La plupart de nos artistes, cadres, et autres préfèrent s’habiller à l’européenne aux détriments des habits traditionnels guinéens. Changer cette façon de faire, c’est l’objectif que se fixe SACKO COUTURE. Son manager Ousmane Condé a accordé un entretien à notre rédaction ce vendredi 20 mars.

Maguineeinfos.com : En quelle année cette structure a été créée ?

Ousmane Condé : Elle existe exactement il y’a de cela six ans. C’est en 2014 que Sacko Couture a implanté son premier atelier. Delà, elle a intégré aussi le groupement des stylistes guinéens. Il a regroupé au tour de lui des personnes capables de valoriser le textile guinéen.

Ousmane Condé, manager de SACKO COUTURE

Pourquoi avoir choisi le forêt sacré aux détriments des autres ?

Ce n’est pas une segrégation en tant que telle parce que, le pagne forestier a existé avant que les autres pagnes n’existent. Donc, l’événement qu’on organise à Nzérékoré, c’est-à-dire la nuit de la mode forestière, c’est une manière de valoriser le textile de cette région de la Guinée. Mais, c’est la première édition qui s’est tenue pour le moment. Nous allons étendre l’événement dans toutes les quatre régions du pays. Nous irons faire la nuit du bazin à Kankan, à Labé ou à Mamou faire la nuit du lépi, à Kindia ou ici à Conakry faire aussi la nuit du kèndely. Donc, c’est tout un processus de préparation pour nous de faire les autres éditions dans les quatre régions naturelles du pays.

Votre structure a décidé d’offrir un de vos vêtements de mode cette année au PDG d’Hadafo Médias Lamine Guirassy, quel est le motif ?

L’objectif de cette remise était de montrer notre nouvelle création qu’on a décernée à Lamine Guirassy. Il faut de l’innovation pour pouvoir se distinguer des autres. Elle est faite en pagne forestier, c’est une manière pour nous de valoriser le textile guinéen à travers nos créations couturières. L’objectif est de les faire connaître aux hommes de culture. Chaque année, nous choisissons une personnalité publique qui va bénéficier d’une de nos créations. C’est pour quoi on a choisi Lamine Guirassy.

Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés aujourd’hui ?

Nous sommes confrontés à d’énormes problèmes : le premier problème est celui financier parce que, nous payons des gens, il y a des maîtres de broderies, les maîtres couturiers, il y a le comptable, le manager, le chargé de communication. Nous achetons de nos propres frais trois pagnes à sept cent mille francs guinéens, nous faisons tous les travaux à travers les fonds propres de la structure.

Avez-vous un appel à l’endroit des personnes de bonne volonté et particulièrement les autorités guinéennes pour vous venir en aide ?

Bien-sûr, les appels ne finiront pas. Le premier que je vais faire et peut-être nous aurons la chance d’être écouté par des personnes de bonne volonté, c’est de mettre en valeur le textile guinéen, c’est ça notre premier objectif. Mais, mettre en valeur le textile guinéen, cela passe forcément par le canal des stylistes du pays. Les autorités et les personnes de bonne volonté doivent privilégier, financer, aider les stylistes du pays afin que le textile guinéen soit valorisé. Il y a les stylistes au Sénégal qui sont financés par l’État. Aujourd’hui, les gens partent acheter le tissu sénégalais avec un pris exorbitant puis revenir en Guinée pour le revendre. Et si l’État guinéen faisait de même pour les stylistes du pays, fabriquer nos propres pagnes et les porter, c’est quelque chose qui peut être avantageux non seulement pour les femmes qui fabriquent ces pagnes mais aussi, pour les stylistes parce que, qui parle de la culture, parle du mode vestimentaire et du pagne également.

Comment les clients peuvent se procurer de vos vêtements de mode ?

C’est très simple, nous sommes à Simbayah en face de la boucherie c’est-à-dire l’endroit qu’on appelle la cantine. Nos clients peuvent également nous contacter sur Facebook à travers l’adresse suivante : SACKO CULTURE ou nous appeler tout simplement au 622360912 ou 660654798.

Entretien réalisé par Mohamed Lamine Souaré