Touchées de plein fouet par les impacts de la maladie à coronavirus, les écoles et universités de la Guinée restent fermées. Face à cette réalité, quelques enseignants et professeurs de la préfecture de Kindia ont entamé des cours à distance à l’intention notamment des élèves des classes d’examen. Une démarche que l’un des initiateurs préfère en solo sans l’implication des autorités de la place.
Peu impactant pour le moment, ces cours à distance dispensés sur les ondes d’une radio de la place, sont l’initiative d’un collègue d’enseignants et de professeurs en leur tête Kémo Mali FOFANA. Pour le jeune professeur de philosophie, cette initiative n’est pas nouvelle chez lui. Car, un projet semblable était mis en œuvre il y a de cela 4 ans grâce au concours d’une autre station de radio de Kindia et qui visait à offrir à certains élèves l’opportunité de bénéficier des connaissances d’autres professeurs à part ceux qu’ils ont habituellement. « J’avais constaté aussi que je suis beaucoup suivie sur les réseaux sociaux par mes élèves et donc, je me suis dit pourquoi ne pas profiter de ma page Facebook pour faire des cours en vidéo, créer des groupes (…) d’où est partit l’idée ». Ajoute t-il.
En plus des émissions radios, des vidéos et traités types de sujets sont déjà disponibles et seront à la portée des élèves sur différentes plateformes rassure le professeur. Avant le début des cours à distance envisagés par le ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation le 27 avril prochain, pas question pour le collectif d’associer les autorités locales en charge de l’éducation à la démarche. « En cette période de crise, il faut dire que la gestion des autorités de l’éducation est une désolation (…) Ce qu’il faut encore déplorer, c’est que les inspecteurs régionaux et les directeurs préfectoraux de l’éducation pouvaient aussi prendre des initiatives hormis celles envisagées par le ministère. Par ce que chacun dans sa circonscription peut faire quelque chose selon les moyens. Mais malheureusement ça n’a et été le cas. Donc c’est intriguant surtout que les classes intermédiaires sont laissées pour compte ( …) personnellement je ne travaille pas avec les autorités par ce que quand elles vous donnent cinq mille francs, elles diront qu’elles vous ont donné cent mille voire un million. Donc elles feront du chantage». explique Kémo Mali FOFANA.
Quant aux résultats des cours à distance, le philosophe se montre plutôt réaliste. « je ne crois pas pour être sincère si on peut toucher tous les élèves de la Guinée, c’est pratiquement impossible. Mais moi j’agis conformément à ce que j’ai et je suis persuadé que ceux qui sont engagés vont beaucoup bénéficier ». Souhaite t-il.
Malgré ces débuts de cours à distance, nombreux parents d’élèves de Kindia se montrent peu enthousiasmés par l’initiative. Ils pensent tout simplement que la précarité financière, l’accès quasi impossible à l’internet dans certaines zones et la non-maitrise de l’outil informatique restent de véritables barrières.
Aboubacar Wayé Touré depuis Kindia pour maguineeinfos.com