Avec la montée en flèche des chiffres concernant les personnes quotidiennement testées positives au COVID-19, on peut bien dire que ces deux hypothèses retracent clairement la gestion de cette pandémie dans notre pays.
Chaque jour qui passe, on enregistre de nouveaux cas, de nouvelle psychose accompagnée de panique à l’image du vent, mais on reprend toujours les mêmes erreurs parce que tout simplement on refuse de changer alors que personne, je dis personne d’ailleurs ne viendra nous tirer des geôles du Coronavirus dont les cellules se multiplient à la vitesse de la lumière.
Le monde semble flipper, les grandes puissances s’avèrent déborder et le défi lancé aux hôpitaux les ruines puisqu’on compte aujourd’hui des morts comme on peut le faire pour des secondes d’une horloge.
La gestion de l’épidémie à virus Ebola donne raison à beaucoup qui criaient au départ en disant qu’aucune leçon n’est tirée, et que les mêmes erreurs aujourd’hui nous conduisent tout droit dans le mur.
Jusqu’au 22 mars dernier, la Guinée n’avait pas encore cinq personnes malades de Coronavirus dans ses hôpitaux.
Alors, l’organisation de ce double scrutin est-elle la cause de ce qui nous arrive maintenant ? Ça peut surprendre mais je dirais que c’est pas tout à fait la cause fondamentale mais plutôt la légèreté avec laquelle on a voulu gérer les choses et en plus, cette guerre d’égos face à laquelle le président lui-même trouve du mal à enterrer malgré ses regrets impuissants qui n’ont jusque là rien changé encore à la déroute dans laquelle nous embarquent l’ANSS et le ministère de la santé juste pour des questions d’intérêt égoïste. Une guerre qui les a fait complètement perdre le contrôle en nous accompagnant ainsi au bord d’une catastrophe dont la solution reste encore invisible.
Dire qu’on serait nous-mêmes responsables du pire même si on ne le souhaite pas ne serait pas trop car il faudra juste mettre en tête que cela ne sera pas de l’apocalypse, parce qu’il dénote affreusement de notre mauvaise foi face à la situation d’envergure inestimable dans laquelle nous sommes désormais fourrés.
La négligence dont on parle n’épargne pas le chef de l’État car il semble parfois le premier à enfreindre ses propres décisions. On ne sait pas si c’est par coïncidence ou par méchanceté, mais il lui arrive de tenir bec et ongles sur des situations dont même un simple citoyen peut faire mieux.
Aujourd’hui avec toutes ses mesures prises et qui notamment, ouvrent la fenêtre sur le couvre-feu, le fait de couper Conakry au reste du pays, l’interdiction des rassemblements, la fermeture des lieux publics, le port obligatoire des masques communautaires ou bavettes, il faut le dire haut qu’on assiste à des failles partout.
Sommes nous victimes de notre ignorance  ?
Oui nous le sommes de par notre ignorance parce que porter le masque pour certains consiste juste à s’échapper des agents contrôleurs alors que cela y va de leur propre sécurité sanitaire.
Depuis l’entrée en vigueur de ce port obligatoire de masque, nos agents ne contrôlent plus les engins pour des questions de papiers mais plutôt les visages pour des questions de sou afin de renflouer les poches et pour ce faire, ils sont même capables d’arrêter ceux qui en portent où aller dans les concessions pour arrêter des paisibles citoyens alors que dans la plupart des cas, ces agents eux-mêmes n’en portent que rarement. Si des contrevenants sont arrêtés, ils sont tous de facto jetés dans un seul pick-up et parfois serrés comme des poissons dans une boîte de sardines. Alors on évite la maladie ou bien on rend plutôt  fertile la chaîne d’infection au COVID-19 ? Voilà les conséquences de l’ignorance !
Oui nous sommes ignorants mais est-ce de même pour la négligence ?
Dans la négligence, sans doute nous sommes Champions en Afrique et qui sait si ce résultat peut concerner le Monde. Pour cette question de négligence, souvent nos dirigeants sont cités en première ligne. D’ailleurs ils ont une réputation à l’excès car si cela était un atout, la Guinée en aura la grosse part parmi tant de pays.
Malgré l’interdiction de rassemblements, ça n’empêche Alpha Condé d’appeler à une rentrée parlementaire, encore moins de s’offrir une immense foule à kaloum où il a fait une balade récemment pour faire taire des spéculations sur son état de santé, sans penser à la gravité de la situation sous le poids de laquelle nous flippons tous.
Durant la semaine dernière seulement, le pays a perdu de hauts cadres pour conséquence de la négligence dans la gestion de cette pandémie sévèrement létale. Et encore malgré l’interdiction de rassemblements, la levée du corps de Sékou kourouma, ministre secrétaire général du gouvernement a rassemblé plus d’une centaine de personnes à la morgue. Des  personnes qui courent après le cercueil, pleurent le défunt et  ne se gênent pas de se coller les unes contre les autres puisque cela paraît comme notre ADN.
Et pendant ce temps, l’ANSS entretient le flou sur les chiffres  le nombre exact de  cas confirmés. Elle s’invite dans une bataille à ciel ouvert avec le ministère de la santé qui bave d’envie d’avoir le nez dans tout et partout puisqu’il s’agit d’une question d’argent et pour cela tant pis pour des conséquences même si la gestion d’une épidémie en République de Guinée ne relève pas de ses compétences. Au lieu de s’engager dans la croissade contre COVID-19, les cadres du ministère s’érigent en alliés de la maladie contre le peuple.
Ce qui veut absolument dire que nous sommes victimes de nous-mêmes et seule une prise de conscience peut nous faire éviter de tomber dans l’apocalypse dans la gestion du Coronavirus surtout que l’agence en charge de gérer cette pandémie semble déjà fummer la moquette.
Par BAH Mohamed