Depuis un certain temps, les spéculations s’accroît quant à la gestion de la communication autour de cette pandémie du Covid-19. Du décès du Libanais en passant par l’ancien Commissaire Victor Traoré et sur le cas présent du Directeur de l’ANSS qui a finalement été déclaré positif, les lignes ne semblent toujours pas bouger, par rapport à la stratégie de communication adoptée l’Agence. Cette question stratégique, interpelle les spécialistes en la matière, notamment Dr Bangaly Camara, qui estime que les actions soient coordonnées afin de solidifier une stratégie qui puisse non seulement contrer cette propagation, mais faire également taire ces spéculations communicationnelles en ce temps de crise sanitaire.
« Lorsqu’il y a une diversité de messages non coordonnés, ça créé une crise de confiance car, la population qui est la cible ne saura pas à quelle chance se vouer et du coup cela va créer la cacophonie en termes d’informations», a fait remarquer ce spécialiste en communication, dès les premières lignes de son intervention.
Apparemment, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire l’ANSS, se trouve de nos jours confronter à ce problème du à ce manque de messages non coordonnés. C’est pourquoi la meilleure stratégie selon Dr Bangaly Camara, réside dans le renforcement des actions coordonnées de différents acteurs clés, afin que les informations qui doivent être diffusées sur le terrain soient celles qui puissent abonder dans la même direction. En second lieu, notre interlocuteur sollicite également la lutte contre des réticences car, ce sont généralement celles-ci (réticences) qui font que les gens vont jusqu’à minimiser l’existence et l’ampleur de la maladie.
« Devant une situation de pandémie qui a fait plus de 170 milles morts à travers le monde et plus de 2 millions infectés, il faut une véritable synergie d’actions des acteurs qui puisse aboutir à une mobilisation sociale et l’engagement communautaire à tous les niveaux. Je penses que nous allons encore traîner pour longtemps, si cela continue. C’est pourquoi il est nécessaire de faire aussi passer des informations régulières parce que le malheur d’aujourd’hui, c’est que les réseaux sociaux et les nouveaux médias, chacun va de son commentaire. Mais s’il y a une action de communication et que le comité de gestion de la crise donne régulièrement les informations, ça peut permettre à la population de se situer par rapport à des sources fiables», a indiqué Dr Bangaly.
Pour toujours éviter ces spéculations en termes de communication, il demande également aux hommes de médias de s’impliquer davantage dans la recherche des informations en interrogeant les sources officielles, habilitées à donner le nombre de cas suspects, confirmés et décédés.
« C’est extrêmement important et c’est pour ces raisons qu’on a conseillé l’autre fois qu’il ait un centre de presse et d’informations des journalistes, pourqu’ils prennent des informations coordonnées et fiables à partir de là avant de faire-part à la population. Sinon à l’absence de ce centre, chacun va chercher où avoir son information qui n’est pas forcément officielle, ce qui amène malheureusement la crise de confiance et les citoyens ne vont plus croire à ce qu’on leur dira. Au même moment, ce sont les rumeurs qui vont prendre le dessus et la pandémie va progresser».
Aux différents malades alités au CTE de Donka et ailleurs, Dr Bangaly leur passe les mots de compassion, tout en leur demandant d’être forts et de ne jamais désespérer, même si cette maladie est mortelle. Aux autres citoyens du pays, de renforcer l’observation des mesures barrières, mais également le port obligatoire des masques.
Sâa Robert Koundouno pour maguineeinfos.com