L’Organisation Mondiale de la Santé OMS, a dans un communiqué, exhorté les pays Africains à ne pas laisser la pandémie du Covid-19 éclipser les autres questions de santé, notamment celles liées au paludisme. Néanmoins conscient des nombreux cas déclarés positifs à cette maladie mondiale en Afrique dont les chiffres avoisinent désormais les 25 000, mais les conséquences de l’interruption des efforts de lutte contre le paludisme pourraient être particulièrement graves selon l’OMS.
Alors que les pays Africains s’efforcent de maîtriser la pandémie, l’OMS recommande tout de même, le maintien des efforts sur d’autres urgences sanitaires et préserver les progrès réalisés contre des maladies comme le paludisme ou la polio. C’est pourquoi il a été mentionné dans ce communiqué après une nouvelle analyse faite par l’OMS et ses partenaires que dans le pire des cas, si les services de prévention et de traitement du paludisme étaient gravement perturbés par COVID-19, le nombre de décès dus au paludisme en 2020 en Afrique subsaharienne pourrait doubler par rapport à 2018.
« J’invite instamment tous les pays à ne pas perdre de vue les progrès qu’ils ont réalisés en matière de santé alors qu’ils s’adaptent à cette nouvelle menace», a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique et de poursuivre : « nous avons vu, avec l’épidémie du virus Ebola en Afrique de l’Ouest, que nous avons perdu plus de personnes à cause du paludisme, par exemple, que nous n’en avons perdu à cause de l’épidémie d’Ebola. Ne répétons pas cela avec COVID-19», a-t-il conseillé.
Selon l’OMS, les conséquences de l’interruption des efforts de lutte contre le paludisme en Afrique pourraient être particulièrement graves. Partant des estimations actuelles, l’Afrique subsaharienne serait responsable d’environ 93 % de tous les cas de paludisme et de 94 % des décès, principalement chez les enfants de moins de cinq ans. C’est pourquoi cette institution sanitaire à caractère mondial a récemment publié des lignes directrices pour assurer le maintien des services de santé essentiels, y compris les campagnes de vaccination et de lutte contre le paludisme. Ces lignes directrices soulignent la nécessité pour les pays d’adopter une approche dynamique qui atténue toute interruption inévitable des campagnes de vaccination.
« L’Afrique a fait des progrès significatifs au cours des 20 dernières années pour empêcher le paludisme de faire des victimes. Si COVID-19 représente une menace majeure pour la santé, il est essentiel de maintenir les programmes de prévention et de traitement du paludisme. La nouvelle modélisation montre que le nombre de décès pourrait dépasser 700 000 rien que cette année. Nous n’avons pas vu de tels niveaux de mortalité depuis 20 ans. Nous ne devons pas revenir en arrière», a déclaré le Dr Moeti.
De nos jours selon OMS, malgré la présence du Covid-19 en Afrique, certains pays comme le Bénin, la République démocratique du Congo, la Sierra Leone, le Tchad, la République centrafricaine, l’Ouganda et la Tanzanie, poursuivent leurs campagnes de distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide et d’autres activités importantes de prévention du paludisme. Ces pays selon l’institution, adaptent leurs stratégies de lutte contre le paludisme à la situation complexe actuelle.
Sâa Robert Koundouno pour maguineeinfos.com