Le garde des sceaux a animé un point de presse hier jeudi pour apporter des précisions sur la pretendue falsification de la nouvelle constitution.  Après plusieurs arguments brandis ça et là,  Mamadou Lamine Fofana dit à qui veut l’entendre que cette nouvelle constitution dont il s’enorgueillit tant de la légitimité est applicable et opposable à tous.

Dans un post fait sur sa page Facebook dans la soirée de ce vendredi, l’ex bâtonnier de l’ordre des avocats réplique à cette sortie et fait une mise au point.

« En dépit de ce déficit de légitimité dont souffre ce « texte à vocation constitutionnelle », les députés de la nouvelle législature sont à pieds œuvre pour, disent-ils, adapter certaines lois à la  » nouvelle constitution ». Ils sont d’autant plus sûrs de leur bon droit que le ministre de la Justice qui a déclaré lors d’un point de presse que c’est le texte publié au Journal Officiel d’avril 2020 qui doit être considéré comme la  » nouvelle constitution ». Une telle déclaration de la part d’un juriste doublé d’un magistrat expérimenté ne peut que scandaliser les autres juristes tellement elle est légère. Cela voudrait dire en effet que le référendum n’a plus aucun sens du moment où l’on peut substituer à un texte adopté par voie référendaire un autre texte qui n’a pas obtenu la caution du peuple. Il ne suffit pas qu’un texte soit publié au Journal Officiel pour qu’il soit légitime. La publication d’un texte ne lui confère que l’opposabilité et non la légitimité. La légitimité pour un texte comme la constitution vient de son approbation « , a expliqué Me Mohamed Traoré.

Plus loin, l’avocat des sans défense ouvre une autre fenêtre et envoie un message caustique à ceux qui crient à l’illégitimité des opposants à la nouvelle constitution de parler de la falsification de ce document suprême.

« Ceux qui disent que les opposants au changement de constitution ne doivent pas prendre part au débat sur la falsification du  » texte à vocation constitutionnelle » veulent en réalité museler tout le monde afin que cette forfaiture puisse passer comme lettre à la poste. Personne ne doit accepter de tomber dans ce piège « , a-t-il conclu sur sa page Facebook.

La sortie hier du ministre de la justice démontre plus d’un que l’État n’est pas encore prêt à faire marche arrière dans cette histoire de falsification de la nouvelle constitution qui prête continuellement à débat dans la sphère juridique.

BAH Mohamed
Pour maguineeinfos.com