Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta annonce samedi soir la « dissolution de fait » de la Cour constitutionnelle. Cette mesure survient un jour après les tensions qui ont secoué Bamako.

Dans une brève allocution télévisée, la quatrième en seulement un mois, le président malien annonce l’abrogation des décrets de nomination des juges de la Cour encore à leur poste, ce qui revient selon ses mots à une « dissolution de fait ».

« J’ai décidé d’abroger les décrets de nomination des membres restants de la Cour constitutionnelle et d’aller vers la mise en œuvre des recommandations issues de la mission de la Cédéao », a-t-il dit. « Cette dissolution de fait de la Cour va nous conduire dès la semaine prochaine à demander aux autorités compétentes la désignation de membres pour que, rapidement, une cour reconstituée nous aide à trouver les solutions aux contentieux issus des élections législatives », déclare le président malien IBK.

De nouveaux juges devraient être nommés rapidement. Cette décision rend possible l’organisation de législatives partielles dans les circonscriptions dont la Cour constitutionnelle a invalidé les résultats.

En renvoyant les neuf juges qui composent la Cour constitutionnelle, Ibrahim Boubacar Keita répond ainsi favorablement à une exigence de cette coalition d’opposition.

En dehors de la démission du président, le mouvement du 5 juin réclamait la démission la dissolution de la Cour constitutionnelle. Les manifestants reprochent à cette juridiction d’avoir invalidé une trentaine de résultats des élections législatives de mars-avril.

Plusieurs leaders du mouvement contestataire ayant appelé à la désobéissance civile ont été arrêtés vendredi puis auditionnés samedi. Certains d’entre eux ont été relâchés samedi.

BBC