L’aviation éthiopienne a lancé plusieurs séries de raids sur des positions tigréennes tandis qu’au sol, des combats à l’artillerie lourde auraient opposé les troupes fédérales et les forces du Front de libération des peuples du Tigré. Le conflit dure depuis plus d’une semaine et le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), estimant que la guerre risque de s’intensifier, s’attend à une vague massive. En 48 heures, au moins 11 000 Éthiopiens fuyant les combats se sont réfugiés dans l’est du Soudan.

La plupart des réfugiés se concentre aux alentours de la ville frontalière de Hamdaiyet. Ce point de passage est situé du côté soudanais de la triple frontière avec l’Éthiopie et l’Érythrée. À pieds ou embarqués dans des camions de l’armée soudanaise, ces milliers de déplacés descendent la rivière qui sépare la région de Kassala de celle de Gedarif. Certains ont marché plusieurs jours pour fuir les intenses combats et les bombardements dans la région du Tigré.

Équation complexe

La Commission soudanaise pour les réfugiés craint qu’en cas de poursuite des hostilités, près de 200 000 personnes affluent à l’est du Soudan. Dans l’urgence, les autorités locales cherchent des solutions d’accueil. Mais le défi est de taille, selon un contact sur place. « Les autorités ont décidé d’ouvrir un nouveau camp de réfugiés à Oum Rakouba, car les réfugiés Tigréens ne voulaient pas rejoindre le camp de Shagarab qui est peuplé de tribus érythréennes. Mais le problème, c’est que Rakouba est peuplée d’Amharas », explique-t-il.

Le Soudan accueille d’ailleurs déjà de nombreux réfugiés issus de confrontations historiques entre l’Éthiopie et l’Érythrée. Aujourd’hui, en plus de gérer la situation humanitaire catastrophique, les autorités soudanaises marchent sur des œufs pour ne pas attiser de tensions communautaires parmi les réfugiés.

Rfi