Mohamed Saliou SAMPIL est son nom. Cet employé de l’hôtel Sheraton Grand Conakry s’est vu coupé de toutes ses chances, un 18 août 2020. En plein travail, il a fait l’objet d’un accident de travail qui a très mal tourné. Sampil a cassé un pot de fleur déposé dans l’hôtel. Une erreur dont la sanction n’a pas tardé à méchamment tomber. En plus de son licenciement sans indemnités, la direction de l’hôtel lui a fait payer du pot de fleur à 4.000€, soient environs 40 millions de francs guinéens.

À l’occasion d’une conférence animée ce jeudi, 12 novembre par la fédération de l’hôtellerie, du tourisme et des branches connexes ( FHTRC), la victime a dit à la presse avoir été la cible d’un licenciement sans préavis, suivi de ses camarades syndicalistes qui ont voulu prendre sa défense.

Comment s’est donc déroulé ce pathétique film ?

 

« Suite à un appel d’offre fait par la direction de l’hôtel Sheraton Grand Conakry avant le premier septembre, j’ai postulé et  on a fait le test oral et écrit.  Par la grâce de Dieu, j’ai été retenu en suivant la procédure de recrutement. Dès le 1er septembre, ils nous ont fait signé un contrat. Depuis cette date, nous n’avons ménagé aucun effort  pour que le nom de l’hôtel soit au sommet des autres.

Plusieurs directeurs des ressources humaines se sont succédé avant l’arrivée de dame Hadja Mariama Camara. Avec la venue de  cette dernière en tant que DRH, au début tout allait bien. Mais dans la nuit du 18 août à 22 heures 30 minutes, comme il pleuvait beaucoup, je ne pouvais pas sortir parce qu’il faut passer devant la réception pour aller à l’ascenseur personnel.

Je suis parti à la salle de sport, où j’ai trouvé des serviettes éparpillées ici et là. Je me suis mis à les ramasser et arranger. Une fois fini, j’ai décidé de passer devant la réception, en passant avec le chariot j’ai trouvé la plaque de la distanciation sociale pour ouvrir la porte et partir vers l’ascenseur personnel. Dès que j’ai garé le chariot, le temps pour moi de contourner, le chariot a glissé et percuté le pot de fleur(…). J’ai du coup  informé mon supérieur qui m’a ordonné de passer le lendemain m’expliquer à la direction des ressources humaines.

Chose faite, la directrice des ressources humaines m’a donné une note certifiant mon explication. J’ai eu à travailler avec mes collègues du syndicat. Quelques jours après, j’ai entendu la rumeur selon laquelle, qu’on veut me licencier. Un certain M. Diallo m’a dit qu’ils ne pouvaient pas le faire à cause d’un pot de fleur. Un jour le DG même m’a demandé pardon parce que selon lui et d’autres, je n’ai pas de problème…

Mais à ma grande surprise, le jour du  retour des funérailles de sa mère, la dame m’appelle pour me dire : »  malheureusement qu’il a été décidé que je sois licencié, en me confirmant que c’est à cause du pot de fleur que j’ai cassé. C’est ainsi qu’elle a demandé à la sécurité de m’accompagner dans mon placard pour que je prenne mes affaires puis me mettre dehors. 
Je rappelle que dans le papier de licenciement, il n’y a pas de préavis ni indemnité. Et cela, après 4 ans de travail. La manière de me virer après ces moments de dures labeur m’as profondément touché et j’ai mal très mal », s’est-il lamenté.

Il faut signaler que toutes nos tentatives pour avoir la version des responsables sont restées vaines.

 

Sâa Robert Koundouno pour maguineeinfos.com