Le jeudi 29 octobre 2020, une meute d’individus en provenance des différents secteurs de Koumbankoro, Koumban-koura et de Marella ont investi les terres des éleveurs installés dans les forêts lointaines de  la localité en s’en prenant à eux et leurs bétails à coups de fouets et de machettes. 

Certes, les faits remontent de deux (2) semaines dans la sous/préfecture de Koumban, située à 33 Km sur la route nationale Kankan-Kissidougou,  mais il a fallu attendre en cette fin de semaine, pour voir plus clair dans cette affaire qui continue de défrayer la chronique.

« Ce jour-là, on était auprès de nos  bœufs, quand nous avons vu plusieurs personnes se diriger vers nous, certaines étaient munis de fouets, de machettes et autres. Ils se sont mis directement à chasser nos bœufs. Même si on ne peut dire le nombre exact, je peux vous assurer qu’ils en ont tué  plusieurs centaines et emportés leurs chaires, des habitations aussi ont été détruites et des objets de valeur emportés», a relaté l’une des victimes  rencontrée sur place, qui a préféré  garder l’anonymat.

Cependant, si les victimes soutiennent avoir perdu des centaines de têtes de bœufs, le maire de Koumban, Nafina Mamady Condé, conteste ce bilan. Il parle de seulement de 14 bœufs tués.

« Les éleveurs sont installés dans nos forêts, il y a de cela deux (2) ans, mais tout a commencé quand les habitants de Koumbankoura, koumbankoro et Maréla ont revendiqué ces terres, pour faire de l’agriculture. Un beau jour, des citoyens se sont donc levé pour partir dans la forêt et ils ont commencé à chasser des bœufs des éleveurs, c’est ainsi que tout l’incident est survenu. Après l’acte des gens sont venus pour le constat, des spécialistes du service de l’élevage, mais ils n’ont pas trouvé les éleveurs sur place. Ce qui m’a été rapporté, c’est 14 bœufs qui ont été tués et si je vois certains dire que ce sont des certaines,  ce n’est pas vrai ça, il faut que les gens partent à la source d’informations avant de les relayer, c’est extrêmement important», a défendu le Maire de la Commune Rurale de Koumban.

Interrogé sur le sujet, le Sous-Préfet, Mamadou Diouma Diallo, nous a livré d’autres précisions. Il aurait même failli laisser sa vie en tentant de raisonner les autochtones.

« Quand le problème a explosé, je suis parti voir le préfet aussitôt, il a instruit une mission, cette mission était composée du maire de Koumban, le Secrétaire de la commune, des chefs secteurs plus moi même sous-préfet afin que nous venions dire à la population de Koumban de surseoir à cette idée de vouloir chasser les éleveurs dans cette forêt qu’ils occupent. Quand nous avons commencé la réunion, une bande de jeunes est venu nous entourer et moi-même, le sous-préfet, ils pris de l’essence pour le verser sur moi dans l’optique de me brûler. J’ai été sauvé de justesse. Moi je viens de prendre fonction ça ne fait pas longtemps et je n’ai eu connaissance de l’existence des éleveurs dans une forêt que maintenant », nous a confié M. Diallo.

Le gouverneur de Kankan, dans une récente sortie médiatique, n’a pas manqué d’évoquer le problème. Selon lui, il ne s’agit en aucun cas d’un conflit inter ethnique.

«  Il ne s’agit pas des malinkés et des peuls. Il y a parmi les éleveurs victimes de ces agissements, des malinkés. Il s’agit d’un litige entre les agriculteurs et les éleveurs », dit Sadou Keita.

A noter qu’aucune arrestation n’a été effectuée et aucune enquête n’a été pour l’instant ouverte par les autorités compétentes, pour situer les responsabilités dans cette affaire.

Sekou Berete pour maguineeinfos.com