Depuis le coup d’État militaire du 18 août dernier, le Mali s’est doté d’un président et d’un vice-président de transition, d’un Premier ministre et d’un gouvernement de transition. Le CNT est le dernier organe prévu par la Charte de transition mais son installation tarde et suscite la polémique.

Le dépôt des candidatures est clos depuis jeudi dernier. Les candidats n’avaient eu que 48 heures pour préparer leur dossier, ce que beaucoup d’acteurs avaient déjà dénoncé : difficile, dans ce délai, de se concerter et de rassembler les documents administratifs nécessaires.

Certaines organisations, contactées par RFI, déplorent ne pas avoir été officiellement saisies par les autorités : elles ont appris que les candidatures étaient ouvertes dans les médias et ont découvert le décret fixant les modalités de candidature sur les réseaux sociaux.

Combien de candidatures ont finalement été déposées ? Par quelles organisations ? En dépit des nombreuses sollicitations de RFI, les autorités de transition n’ont apporté aucune réponse. C’est le vice-président de la transition, le colonel Assimi Goita, chef des putschistes du CNSP, qui doit sélectionner les candidatures. Le président Bah N’Daw, lui, ne fera que signer le décret final. À quelle date ? On l’ignore également.

Des partis refusent de participer

Depuis la parution d’un décret, la semaine dernière, établissant la composition du futur organe législatif, la polémique n’a cessé d’enfler au Mali . De très nombreux partis politiques et syndicats ont annoncé leur refus de participer au Conseil, estimant que les militaires veulent se l’accaparer.

Les forces de sécurité y auront 22 représentants (sur 121 sièges) ; 8 étaient prévus pour la coalition M5-RFP, qui a du coup décliné, puis 5 à 11 pour les autres partis et organisations, qui ont largement décidé, eux aussi, de ne pas participer dans ces conditions. Ces défections en série sont-elles susceptibles de modifier les modalités envisagées ?

Certaines parties, cependant, veulent jouer le jeu de la transition en cours. C’est par exemple le cas du regroupement Action républicaine pour le progrès, qui réunit plusieurs partis dont celui Maouloud Ben Kattra, ancien leader syndical et ancien ministre, qui dirige aujourd’hui le Parti malien pour la démocratie sociale. Il explique pourquoi : « Parce que c’est là que seront débattues toutes les réformes qui ont fait le grand mécontentement de ce pays depuis 1992 […] Ceux qui qualifient de militarisation, c’est à mon avis trop tôt pour le dire […]

Rfi