En Côte d’Ivoire, le RHDP tenait, mardi soir, un conseil politique pour faire le point sur les élections et la période qui a suivi. Alassane Ouattara s’est exprimé face aux cadres du parti au pouvoir, et ce alors que le climat politique est toujours tendu.

Avant d’entamer son propos Alassane Ouattara fait observer une minute de silence à la mémoire des victimes de la période électorale. « La Côte d’Ivoire mérite mieux. La classe politique devra tirer les leçons de ses comportements ». Dénonçant la stratégie de l’opposition de boycott actif et de désobéissance civile, il fustige le fait que des Ivoiriens aient été empêchés de voter. « Je suis révolté ! » commente-t-il tout en appelant ses militants au pardon.

Alassane Ouattara est longuement revenu sur sa tête à tête avec Henri Konan Bédié le 11 novembre dernier à l’hôtel du Golf, là même où les deux hommes ont passé plus de quatre mois reclus pendant la crise de 2010 2011. L’hôtel du Golf, « tout un symbole », a-t-il expliqué.

« Si nous avons choisi l’hôtel du Golf, pour tous ceux qui se font des idées sur une transition, ils peuvent toujours rêver : il n’y aura pas de transition en Côte d’Ivoire. Avant le 11 (novembre ndlr), j’ai instruit le Premier ministre Hamed Bakayoko à renouer le dialogue avec le PDCI-RDA et le FPI, afin de leur permettre de reprendre leur place. Parce que ce sont vraiment les deux partis, en dehors du RHDP.

Nous devons nous rappeler de ce que nous avons fait ensemble pour la stabilité et le développement de notre pays. Les fauteurs de troubles, il faut les mettre de côté. Ils n’apporteront rien à la Côte d’Ivoire ».

Les « fauteurs de troubles », comprendre Guillaume Soro accusé d’avoir « promis une transition assis loin au bord de la Seine ».

Enfin Alassane Ouattara envisage un décalage des législatives prévues mi décembre au premier trimestre de l’année prochaine pour dit-il « apaiser le climat ».

Depuis l’annonce de sa candidature par Alassane Ouattara, début août, au moins 85 personnes ont été tuées dans des violences politiques et communautaires. Si la rencontre Ouattara-Bédié du 11 novembre a permis de faire baisser d’un cran la tension, l’opposition compte toujours de nombreux militants et responsables en prison, dont le numéro 2 du PDCI, Maurice Kakou Guikahué, et le président du FPI légal, Pascal Affi N’guessan. Alassane Ouattara se dit prêt à discuter avec le PDCI et le FPI, mais pas d’une transition.

RFI