Réunis dans la salle de conférence de la maison de la presse ce jeudi, 19 novembre, les avocats des opposants emprisonnés sont montés au créneau, pour dénoncer les graves violations des droits de l’homme, dont leurs clients ont fait l’objet à la direction centrale de la police judiciaire. Dans un communiqué dont nous détenons copie, ce collectif d’avocats est revenu sur le séjour douloureux des mis en cause à la DCPJ.

La période de garde à vue ne s’est pas passée conformément à la loi pour Ousmane Gaoul Diallo, Étienne Soropogui, Abdoulaye Bah et Cellou Baldé. Pire, les mis en cause ont été contraint de se faire photographier, une ardoise dans la main, où il est écrit complot. Ce qui expliquerait le retour aux mauvaises pratiques anciennes au niveau des juridictions guinéennes.

« Ils ont foulé aux pieds les dispositions de l’article 1257 du Code de procédure pénale relatives au droit à l’information de la personne mise en cause. En outre, les règles relatives à la garde à vue n’ont pas été observées. Plus grave, la police judiciaire, avant de présenter les mis en cause au magistrat instructeur, les a photographiés individuellement en les obligeant à tenir une ardoise sur laquelle on pouvait lire le nom de l’intéressé et la mention complot. Cet acte qui rappelle un passé sombre était destiné à humilier et à saper le moral des intéressés. Il traduit aussi la haine et le zèle de certains enquêteurs à leur endroit », a-t-on tiré d’un passage dudit communiqué.

Dans une autre acception, ces hommes en robe chargés de défendre les prévenus des chefs de fabrication, acquisition, stockage, détention et usage d’armes légères et de guerre, détention de munition, menaces et association de malfaiteurs, disent haut que la procédure engagée par le doyen des juges d’instruction du tribunal de dixinn, n’a rien avoir avec les charges retenues contre les opposants embastillés depuis plusieurs jours. Pour eux, c’est juste une manière de heurter l’opposition, dans le seul but de l’anéantir.

« cette procédure, qui ne repose sur aucun élément tangible, vise tout simplement à détourner l’attention de l’opinion nationale et internationale sur les graves crimes commis sur des citoyens après le scrutin du 18 octobre 2020, à affaiblir, voire anéantir l’opposition politique en intimidant ses leaders et en entravant leurs activités sur le terrai », ont-ils dit.

Pour l’instant, cinq des 6 opposants interpellés séjournent à la maison d’arrêt de Conakry, en attente d’une ouverture de procès, pour être situés sur leur sort.

Bah Mohamed pour maguineeinfos.com