Des enseignants chercheurs, boursiers de l’État guinéen se plaignent du gel de leurs subventions qui leur permettraient de poursuivre leurs études de perfectionnement à l’étranger. Ces enseignants évoluent principalement au Sénégal, au Burkina Faso, au  Maroc et dans d’autres pays. Étudiant au compte de l’État guinéen, ces formateurs en formation ont entamé quelques démarches pour l’obtention de les subventions depuis le mois d’août dernier. Très malheureusement, aucune des démarches entamées n’a pour l’instant abouti.

Ce projet de formation des formateurs a été initié par le ministre démissionnaire du gouvernement Kassory, Abdoulaye Yéro Baldé, qui avait les commandes du ministère de l’enseignement Supérieur. Ce perfectionnement d’enseignants qui donnaient des cours à des universités publiques de la Guinée avait pourtant été très saluée chez l’opinion. Cependant, cette initiative tourne aux feux de pailles. Les nombreux bénéficiaires de ce projet qualifient ce changement de négligence. Ils estiment que l’actuel ministre de l’enseignement Supérieur opte pour le boycott de ce projet. Car, leurs amis ont déjà repris les cours depuis le mois de septembre dernier, à travers leurs pays d’études, pendant que d’autres traînent toujours en Guinée, en attente de leur sort.

 

« L’actuel ministre nous avait fait croire à un moment que notre dossier était sur la bonne voie. Mais pour des raisons de la campagne électorale passée, il nous a fait savoir qu’il ne pouvait plus avoir le temps. Cela a duré et du coup les autres ont commencé les cours au Sénégal au mois de septembre dernier. Jusqu’ici, nous qui sommes partis pour le Master, attendons toujours ici en Guinée», nous a confié l’un des enseignants « oubliés « .

Après plusieurs interrogations des concernés, le département a toujours su les faire garder l’espoir que les choses vont s’arranger. Mais la longue attente a fini par faire régner le désespoir. Pour l’heure, ceux qui restent en Guinée ne savent plus sur quels pieds se tenir.

« À chaque fois qu’on leur demande, ils nous font toujours croire qu’ils sont en train. Cependant, certaines informations font croire que ces cadres du ministère veulent avoir leur part sur cette subvention qui doit nous revenir. Alors si c’est cette situation qui est à la base de ce retard, je pense qu’ils doivent attendre que cet argent soit d’abord remis aux bénéficiaires de la formation», lance t-il à au micro demaguineeinfos.com.

Visiblement choqués, ces enseignants chercheurs rougissent de colère et s’étonnent de cette attitude. Commencer un tel processus pour un groupe d’enseignants, puis abandonner résulte d’un manque de volonté des décideurs, indiquent les jeunes.

« On est en train de dire que le système éducatif meurt à petit feu. Le gouvernement initie une telle formation et d’autres la boycottent et malheureusement pour des raisons personnelles. Cela prouve déjà que les objectifs qu’on s’est fixés ne seront pas atteints. Nous allons toujours appeler les autorités pour leur demander de revoir notre situation. Leur faire comprendre que ce projet n’est pas pour le ministre Yéro, mais il est plutôt pour le peuple de Guinée, pour que le système éducatif puisse aller de l’avant. Ce non paiement de nos frais d’études mais aussi de séjour est vraiment inadmissible», a lancé un autre, submergé de colère.

A part ceux bloqués en Guinée, certains sont oubliés à l’étranger. Parmi eux, d’autres sont sommés de se trouver d’activités parallèles, génératrices de revenu afin de pourvoir tenir le coup.

Il faut souligner que toutes nos tentatives pour avoir les explications du ministère, n’ont pas donné grands résultats. Notre seul répondant au ministère s’est contenté de décliner les faits.

« Pour le moment on a aucun enseignant à notre compte qui se plaint. Si nos enseignants qui sont en formation à l’étranger avaient de problèmes, c’est les universités concernées, elles-mêmes qui allaient nous contacter pour nous signaler. Mais pour le moment, on a aucune plainte de ces universités », nous a répondu, un cadre du ministère de l’enseignement supérieur.

 

Affaire à suivre…

 

La rédaction