Le Président français a tout récemment félicité Monsieur Alhassane Ouattara pour sa réélection. Nous le remercions très sincèrement pour ça. Mais, nous aurons souhaité qu’il fasse la même chose pour le Président guinéen, le Professeur Alpha Condé.

En effet, dans un message adressé au Président ivoirien, Monsieur Emmanuel Macron affirme, je cite :« À la suite de la confirmation par le Conseil Constitutionnel de votre réélection, je tenais à vous féliciter et vous transmettre ainsi qu’au peuple ivoirien tous mes vœux de succès. »

Pourquoi ces deux poids, deux mesures ?

Vraisemblablement, cette sortie du Président Macron est la preuve éloquente et irréfutable que le combat de la France pour « l’alternance et la Démocratie » en Afrique est taillé sur mesure. Pour preuve, elle continue d’entretenir de bonnes relations avec des Chefs d’État africains ayant fait quatre (4), cinq (5) voire plus de mandats à la tête de leur pays. Pourquoi s’acharne-t-elle sur la Guinée ?

Nul besoin de rappeler ici que le Président Alpha Condé a été élu dans des conditions transparentes et inclusives. Voir les rapports de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Union Africaine (UA) et autres Institutions crédibles.

En clair, tant qu’un Chef d’État africain refuse de se plier aux desiderata des puissances colonisatrices, du coup, il cesse de jouir de leur traitement de faveur.

Par contre, il suffit juste qu’un Président se porte garant de leurs intérêts pour pouvoir dormir tout d’un somme et briguer autant de mandats qu’il voudra à la tête de son Pays, sans se soucier de la moindre critique.

Le Professeur Alpha Condé a eu raison d’affirmer qu’il y a souvent du deux poids, deux mesures dans l’appréciation des situations africaines. Cette sortie du Président de la République française en fait foi.

Oui ! Il a raison, car, malgré le massacre des anglophones au nord-ouest du Cameroun et l’état comateux dans lequel se trouve aujourd’hui Monsieur Paul Biya au pouvoir depuis 1982, malgré l’incapacité physique du Président gabonais Monsieur Ali Bongo Ondimba aux manettes de son pays depuis 2009, les autorités françaises soutiennent ces deux parce qu’ils défendent bec et ongles leurs intérêts.

Curieusement, quand il s’agit de la Guinée du Camarade Ahmed Sékou Touré (paix à son âme), l’ancienne puissance coloniale trouve toujours à redire.

Ah ! J’oubliais. Certains États africains sont des arrondissements de la France. Tandis que, la République de Guinée, elle, a coupé le cordon ombilical depuis 1958.

Contrairement donc à ces prolongements du Pays de Charles De Gaulle, la République de Guinée est totalement libre de ses mouvements.

En un mot tout comme en mille, toujours est-il que cette sortie du Président français, en plus de mettre à nu l’attitude tendancieuse des autorités françaises, vient réconforter le Professeur Alpha Condé dans sa position contre le regard antipathique que portent souvent les puissances occidentales sur le berceau de l’homme moderne et le traitement partial dont certains États africains sont souvent victimes.

Tout comme le dirait l’autre, l’Afrique a besoin aujourd’hui d’hommes d’État forts, visionnaires, audacieux et véridiques comme le Professeur Alpha Condé pour s’affranchir définitivement du néocolonialisme.

Par Sayon MARA, juriste